Jour
J – 11 Septembre
Nous
sommes en décembre 2004, John Kerry vient d'être élu président des Etats-Unis,
mettant fin au mandat de George W Bush. Le cortège officiel défile dans les
rues de New York avec, en toile de fond, les tours jumelles. Grâce à John
O'Neill, l'ex numéro 2 du FBI, de nombreux attentats ont été évités, même si
beaucoup pensent que l'ex-agent avait un peu déliré lorsqu'il prétendait qu'Al
Qaïda fomentait une attaque avec des avions. Le nom du Prince des Ténèbres, un
surnom qu'il doit à ses costumes noirs et ses méthodes peu orthodoxes, est
discuté dans le bureau du président pour un poste dans la nouvelle
administration. Le vice-président Obama souhaite qu'O'Neill fasse un retour au
premier plan, convaincu que l'ex-agent affecté, depuis, à la sécurité du World
Trade Center, serait un atout majeur contre le terrorisme islamiste. Depuis
l'attaque au camion piégé de 1996 contre les tours de Khobar en Arabie
Saoudite, l'agent du FBI mène une lutte très personnelle contre un certain Ben
Laden qu'il situe au cœur des menaces contre les Etats-Unis. Pour lui, la
version officielle qui attribue l'attentat à l'Iran est un mensonge colossal
qui dissimule des enjeux secrets, et il sait qu'il ne peut pas compter sur
l'aide de la CIA, sauf peut-être un certain Bob Baer aux méthodes très particulières.
Une partie de ses activités de ces dix dernières années ont été organisées avec
Bob, financées par des fonds privés. Notamment, un homme d'affaires compte sur
lui pour venger son fils mort lors d'une mission secrète.
Jour J – 11 Septembre
Scénario
: Fred Duval, Jean-Pierre Pécau, Fred Blanchard
Dessins
: Igor Kordey
Couleurs : Jérôme
Maffre
Couverture
: Igor Kordey
Editeur
: Delcourt
Genre : Uchronie, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 16
juin 2021
Nombre
de pages : 200
Mon
avis : Depuis les débuts de ce blog, s’il
y a bien un duo d’auteurs qui brillent par leur présence, c’est bien entendu le
sieur Jean-Pierre Pécau, scénariste de son état et grand amateur d’Histoire
devant l’éternel, ainsi qu’Igor Kordey, dessinateur croate au style plutôt clivant
mais que, personnellement, j’apprécie grandement. Naturellement, depuis janvier
dernier, nous avons principalement retrouvé les deux compères par le biais de L’Histoire
Secrète, longue et interminable saga qui, accessoirement, tout au long
de sa parution, a oscillé entre le meilleur et le pire. Cependant, depuis juin
dernier, j’ai eu l’opportunité de vous proposer les critiques d’autres
créations des deux hommes comme Empire
ou Keltos
– cette dernière étant, hélas, inachevée – et même un one-shot où officiait
Kordey, La Saga
de Vam… Poursuivant donc sur ma lancée, aujourd’hui, c’est une autre
série qui est mise à l’honneur sur ce blog, un certain Jour J, saga elle aussi paru chez Delcourt et où l’on retrouve moult auteurs et artistes divers. Vous
l’avez devinez, dans celle-ci, Pécau et Kordey sont une fois de plus au rendez
vous et, justement, le titre que je vous présente aujourd’hui, si vous êtes fan
des deux hommes, mérite largement le détour ! Renommé 11 Septembre pour
l’occasion – ce qui peut se comprendre même si cela n’était pas nécessaire –
cet album nous propose, en une intégrale, la trilogie Le Prince des
Ténèbres qui était sortie il y a quelques années. Bien évidement, dès
son titre – du moins, le nouveau – le lecteur sait de quoi parlera cet album,
sauf que, comme le veut le concept de la saga, c’est à une uchronie que nous
allons avoir affaire et donc, ici, les attentats du 11 Septembre n’eurent pas
eu lieu puisqu’ils avaient été contrés par la pugnacité d’un homme : John
O'Neill. Pour la petite histoire, le sieur O’Neill, ancien agent du FBI, enquêta
pendant des années sur les dangers du terrorisme islamiste et, plus particulièrement,
sur celui que représentait Al Qaïda et sa tête pensante, je veux, bien entendu,
parler de ce triste sir d’Oussama Ben Laden. Pas vraiment écouté par sa hiérarchie,
celui-ci finit par démissionner avant de prendre le poste de responsable de la
sécurité au World Trade Center, en août 2001, ce qui lui couta la vie quelques
semaines plus tard… Dans 11 Septembre – ex Le Prince
des Ténèbres, donc – les choses ne se déroulent pas de la même manière,
comme dans toute bonne uchronie et le lecteur à donc droit à un monde fort
différent du notre où, les attentats n’ayant pas eu lieu, il n’y eut pas, par
la force des choses, de guerre en Irak et en Afghanistan tandis que Bush Junior
faisait un petit tour avant de céder sa place à John Kerry que les pays arabes
de démocratisaient doucement, qu'Al Qaïda était marginalisé et que Daesh
n’existait même pas… Une uchronie plutôt pertinente, intéressante et
qui à pour elle le fait de se dérouler dans un passé très proche,
connu par la plupart des lecteurs qui, accessoirement, se délecteront de ce
récit diablement captivant et qui, au passage, est sublimé par un Igor Kordey
en bonne forme, ce qui a de quoi ravir les fans du croate. Bref, si vous êtes
passés à coté de ce Prince des Ténèbres, il y a quelques années,
voilà une bonne occasion de découvrir cette trilogie qui est, indéniablement,
la plus belle réussite de la saga Jour J : passionnant, bien
écrit, instructif, cet album nous montre un monde tel qu’il aurait put être et,
quelque part, il s’en est fallut de peu…
Points
Positifs :
-
Et si les attentats du 11 Septembre n’avaient pas eu lieu ? Excellent
postulat de départ pour cette uchronie qui est écrite d’une manière fort
intelligente et qui parait fort plausible – du moins, si ses supérieurs avaient
écouté John O'Neill. Bien évidement, on peut ergoter sur tel événement ou sur
l’évolution du monde arabe tel qu’il nous est présenté ici, cependant, dans
l’ensemble, cette trilogie est une belle réussite.
-
Une excellente uchronie qui a pour elle le fait que les événements qui si
déroulent aient eu lieu dans un passé récent – vingt-et-un ans cette année – ce
qui fait que la plupart des lecteurs les aient connus, ce qui est un plus, bien
entendu.
-
Un bon travail de recherche de la part des auteurs qui fait que l’on a parfois
du mal à faire la différence entre événements réels et imaginaires, du moins,
au début, bien entendu.
-
Même si je trouve qu’Igor Kordey est plus doué avec des récits se déroulant
dans le passé, force est de constater que le croate nous livre ici une belle
prestation et que ses fans ont de quoi être ravis pas celle-ci.
-
Une intégrale de qualité qui permet à ceux qui étaient passés à coté du Prince
des Ténèbres de découvrir cette uchronie qui est, sans nul doute, la
plus belle réussite de la série Jour J.
Points
Négatifs :
-
Une vision peut-être un peu trop optimiste de la part des auteurs quand à
l’évolution démocratique des pays arabes ?
-
Comme il est de coutume de le dire avec Igor Kordey, celui-ci possède un style
particulier qui fait que, soit on adore, soit on déteste, du coup, ce n’est pas
ici que ses détracteurs changeront d’avis a son sujet…
Ma
note : 8/10
La
Saga de Vam
Ormagh
le plus puissant des Naarts s'ennuie fermement depuis des siècles et ne cesse
de tancer les autres dieux. Pil le Bouffon, dieu difforme et bossu, lui propose
alors divers jeux mais ceux-ci se révèlent être les mêmes depuis des années,
cependant, une idée lui vient à l'esprit : « Connaissez-vous le
jeu du chat et de la souris ? » Dans le rôle du chat, Ormagh,
bien entendu, dans celui de la souris, un humain, mortel, un certain Vam.
Ormagh, le roi des dieux, se prend alors au jeu et le pauvre Vam, entrainé par
des forces qui le dépassent, finit par être amener sur une île bien intrigante
où se trouve la légendaire Forteresse Bleue…
La Saga de Vam
Scénario
: Vladimir Colin
Dessins
: Igor Kordey
Couleurs : Igor
Kordey
Couverture
: Igor Kordey
Editeur
: Les Humanoïdes Associés
Genre : Fantasy
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 10
janvier 1988
Nombre
de pages : 140
Mon
avis : Ce n’est pas vraiment une surprise
pour celles et ceux qui, éventuellement, suivraient ce blog depuis ses débuts,
mais bon, je pense qu’il n’est pas inutile de rappeler que cela fait fort
longtemps que j’éprouve un certain attrait pour le style oh combien original du
sieur Igor Kordey… Ayant fait sa connaissance par le biais de certains épisodes
du New X-Men de Grant Morrison – saga dont je vous parlerais,
normalement, dans quelques mois – ce fut surtout, quelques années plus tard,
que j’ai put redécouvrir l’artiste croate grâce à cette longue et interminable
saga qu’est L’Histoire
Secrète. Je ne vais pas vous mentir, au début, je n’étais pas vraiment
fan du style plutôt brouillon – à mes yeux – de Kordey, cependant, au fil des
années, de l’évolution de ce dernier, du parallèle de celui-ci avec le grand
Richard Corben et pas mal d’autres sagas, je suis devenu, incontestablement, un
grand amateur d’Igor Kordey, ce, au point même que, désormais, je suis en quête
du moindre de ses travaux… Et c’est donc ainsi que je suis tombé sur La
Saga de Vam, trilogie – ici présentée en intégrale – plutôt ancienne
puisque datant de 1988 et qui nous présente un Kordey alors bien plus jeune
mais dont le style est déjà fortement marquer, ce, pour le plaisir des fans du
croate. Tirer d’un roman de science-fiction roumain – eh oui – écrit par un
certain Vladimir Colin, La Saga de Vam est, indéniablement,
une œuvre bien singulière : traitant de dieux qui vont parmi les hommes,
comme dans nos bons vieux mythes, du destin d’un mortel puis de sa lignée qui
se dresse contre eux, cette saga est avant toute chose destinée aux vieux
amateurs de mythologies qui trouveront ici bien des références qui leur sont
familières, ces divers dieux étant, finalement, inspirés par diverses divinités
de multiples panthéons. Par ennui, par jeu, les dieux s’en prennent à un simple
humain, Vam, s’en savoir que cela finira par entrainer leur chute et, ma foi,
l’intrigue, malgré quelques faiblesses et pas mal de raccourcis, n’en reste pas
moins plutôt captivante, pour peu, bien entendu, que l’on apprécie le genre…
Car oui, La Saga de Vam n’est pas destiné à un large public,
il faut le reconnaitre : accusant fortement son âge, celle-ci risque de
laisser de marbre les fans de BD plus jeunes qui seront forcément rebutés par
cette BD bien bavarde, de plus, même parmi les vieux de la vieille qui ont
connu les heures de gloire des productions des Humanoïdes Associés,
c’est-à-dire, les années 80, il est évidant que cette trilogie, spéciale dans
sa conception et vraiment typé pour un certain public, ne fera pas consensus.
Bref, La Saga de Vam n’est pas une BD qui plaira à tout le
monde et son coté vieillot ne l’aidera pas, cependant, si vous êtes fan du
genre, nul doute que vous pourrez y trouver un certain plaisir… Et puis, bien
entendu, il y a la partie graphique, d’Igor Kordey, reconnaissable entre mille
et tout bonnement excellente – en tout cas, nettement plus aboutie que
dans New X-Men ou les premiers volumes de L’Histoire
Secrète – et, franchement, rien que pour celle-ci, je pense ne pas me
tromper en affirmant que le jeu en vaut nettement la chandelle !
Points
Positifs :
-
Une œuvre plutôt atypique, qui accuse bien entendu son âge mais qui n’en reste
pas moins une bonne réussite avec sa cosmologie divine qui ravira les amateurs
de mythes, cet humain, Van, et sa lignée, qui se dressera contre ces fameux
dieux insouciants et cruels, sans oublié ce coté grandiloquent et épique,
presque Homérique dans son traitement, et qui nous donne l’impression d’avoir
affaire à un véritable mythe de l’histoire humaine…
-
Pour ce qui est de la partie graphique, c’est un pur régal et il faut
reconnaitre que le sieur Igor Kordey, alors bien jeune, possédait déjà une
maitrise du crayon plutôt impressionnante et que son style était déjà bien
marqué. Bref, si vous êtes fans du dessinateur croate, La Saga de Van est
tout simplement indispensable !
-
Amateurs de mythes, de divinités, de légendes, La Saga de Van est,
indéniablement, faite pour vous !
-
Les plus anciens, celles et ceux de ma génération, retrouveront avec plaisir
une BD qui leur rappellera les grandes sagas parus chez Les Humanoïdes
Associés dans les années 80, un genre, finalement, tombé en désuétude
depuis longtemps, ce qui est dommage…
Points
Négatifs :
-
On ne peut pas passer sous silence le fait que cette BD accuse fortement son
âge et qu’elle ne pourra, éventuellement, que plaire à des lecteurs plus agés
qui ne seront pas déstabilisé par ce style un peu vieillot et cette narration
franchement bavarde. Bref, les plus jeunes, plus habitués a des séries
interminables et aux scénarios basiques passeront tranquillement leur chemin.
-
Comme il est de coutume de le dire avec Igor Kordey, celui-ci possède un style
particulier qui fait que, soit on adore, soit on déteste, du coup, ce n’est pas
ici que ses détracteurs changeront d’avis a son sujet…
-
Quelques incohérences et pas mal de raccourcis viennent, malheureusement,
gâcher le plaisir de la lecture par moments.
Ma
note : 7,5/10