samedi 25 juin 2022

Drunk


Drunk
 
Quatre amis, professeurs dans un lycée, quinquagénaires un peu dépassés, décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Faisant preuve d'une rigueur prétendument scientifique, ils relèvent ensemble le défi dans la sphère privée et professionnelle, chacun espérant que sa vie sera meilleure. Si, dans un premier temps, les résultats sont encourageants, la situation dérape rapidement, et échappe à leur contrôle.
 

Drunk
Réalisation : Thomas Vinterberg
Scénario : Thomas Vinterberg et Tobias Lindholm
Musique : Janus Billeskov Jansen
Production : Zentropa, Film i Väst, Topkapi Films, Danish Film Institute
Genre : Comédie dramatique
Titre en vo : Druk
Pays d’origine : Danemark
Parution : 24 septembre 2020
Langue d'origine : danois
Durée : 115 min
 
Casting :
Mads Mikkelsen : Martin
Thomas Bo Larsen : Tommy
Magnus Millang : Nikolaj
Lars Ranthe : Peter
Maria Bonnevie : Anika
Helene Reingaard Neumann : Amalie
Susse Wold : la principale du lycée
Magnus Sjørup : Jonas
Silas Cornelius Van : Casper
Albert Rudbeck Lindhardt : Sebastian
Martin Greis-Rosenthal : le maître d'hôtel
Frederik Winther Rasmussen : Malthe
Aksel Vedsegaard : Jason
Aya Grann : Josephine
 
Mon avis :
 Incontestablement, Drunk gardera longtemps, une place particulière dans mon cœur puisque, lorsque, enfin, j’ai eu l’opportunité d’aller le voir, en mai 2021, cela faisait une éternité que je ne m’étais pas rendu dans les salles obscures puisque, en raison de la pandémie de Covid-19 et la fermeture des cinéma, à l’époque, la toute dernière fois que j’avais eu l’occasion de voir un long métrage sur grand écran, ce fut en décembre 2019 avec le troisième volet de la dernière trilogie en date de Star Wars, le si décrié L'Ascension de Skywalker… Bref, je vous laisse imaginer à quel point la chose me manquait car bon, comment dire, sans être non plus un féru absolu des salles obscures, à un moment donné, il faut reconnaitre que regarder un film chez soi ou sur grand écran, ce n’est pas tout à fait la même chose… Ceci étant dit, il est temps de s’intéresser au film du jour, celui que j’ai choisis, en mai 2021, d’aller voir pour ce grand retour au cinéma et, ma foi, force est de constater que je ne pouvais pas mieux choisir que ce Drunk, dernier long métrage en date du terriblement doué Thomas Vinterberg… Paru en octobre 2020 en France, Drunk fut, comme bon nombre d’autres films, déprogrammé en raison de la fermeture, pendant de longs mois, des salles de cinéma, du coup, j’ai dut patienter trop longtemps a mon gout avant d’avoir la chance – oui, la chance – de pouvoir enfin regarder ce qui pourrait fort bien être, à mes yeux, un des meilleurs films de l’année. Il faut dire que Thomas Vinterberg, s’il n’est pas le premier venu, bien au contraire, nous livre tout de même avec Drunk une œuvre magistrale et probablement encore plus réussie qu’on aurait put le penser de prime abord… Partant d’un postulat pour le moins singulier – une bande de quadragénaires un peu blasés par la vie et loin de la fougue de leur jeunesse, se décident à tenter une expérience fort curieuse qui voudrait qu’un homme, afin de vivre mieux, devrait toujours avoir 0,5 grammes d’alcool dans le sang – Drunk nous entraine dans une histoire qui débute comme étant une comédie pour le moins potache et qui finit de manière pour le moins dramatique. En effet, ici et sans le moindre fard, le film nous démontre que les premiers essais de cette expérience peu commune fonctionnent fort bien : nos quatre profs sont plus éveillés que jamais, retrouvent le feu sacré et sont métamorphosés, ce, que ce soit d’un point de vu professionnel que personnel. Cependant, personne n’est dupe et d’ailleurs, le spectateur ne s’y trompe pas : l’alcool est un ennemi oh combien vicieux et si les premiers temps sont une réussite, les limites sont très rapidement franchies et chacun de ces expérimentateurs si particuliers connaitra une chute terrible mais prévisible. Ainsi, après moult orgies alcooliques, pertes familiales et professionnelles, le tout, filmé d’une main de maitre par un Thomas Vinterberg en très grande forme, Mads Mikkelsen – magistral ici – et ses comparses connaitront une bien sombre descente aux Enfers et lorsque, à la suite d’un énième drame, le spectateur se dira que la lecon est apprise et que ces derniers pourront aspirer à une vie meilleure et au bonheur, l’alcool, toujours vainqueur, toujours implacable, se rappellera à leur bon souvenir pour une conclusion magistrale et qui nous rappelle fort bien à quel point si l’ivresse rime fort bien avec l’allégresse, au final, c’est la tristesse qui est au rendez vous… Bref, vous l’avez compris, j’ai été plus que conquis par ce Drunk et pour un retour dans les salles de cinéma, je pense ne pas me tromper en affirmant que je ne pouvais pas mieux choisir : un véritable chef d’œuvre d’un très grand réalisateur, des acteurs magistraux, une thématique forte et sombre, ma foi, oui, ici, on frôle tout simplement la perfection !
 

Points Positifs
 :
- Un postulat de départ pour le moins singulier avec ces quatre comparses qui décident de tenter une expérience sur la consommation quotidienne d’alcool et qui s’avère être une réussite incontestable. Démarrant comme une comédie, Drunk tombe rapidement dans le drame lorsque ses héros, de plus en plus en plus alcoolisés, vont sombrer dans l’alcoolisme en franchisant toutes les limites de celui-ci et sans, finalement, réussir à s’en sortir.
- Un message bien sombre ressort de ce film puisque l’alcool en est, après tout, le personnage principal : nécessaire pour permettre à certains de se sentir mieux, fidèle compagnon de toutes les fêtes, celui-ci n’en reste pas moins terriblement vicieux puisque, une fois tomber dans ses griffes, c’est aussi une lente descente aux Enfers que l’on subit, cela, sans pouvoir en sortir.
- Un lot d’acteurs qui sont tout simplement parfaits et si, bien évidement, Mads Mikkelsen est le figure de proue de ce film et qu’il est aussi le plus connu du grand public, ses comparses ne sont pas en reste.
- Il y a tout de même moult scènes inoubliables dans Drunk et, bien évidement, toutes ces orgies d’alcool qui deviennent de plus en plus hallucinantes au fil d’une consommation de plus en plus effrénée, ont de quoi marquer les esprits.
- Une conclusion terrible, de par ses conséquences et la victoire implacable de l’alcool, mais terriblement réussie et, finalement, parfaite…
- Oui, Drunk est une comédie dramatique et malgré le propos sombre de ce film, moult scènes vous feront rire !
- Si vous avez connu dans votre vie une expérience – quelle qu’elle soit – avec l’alcool, que ce soit vous-même ou vos proches, alors, le propos de ce film ne vous laissera pas indifférent.
 
Points Négatifs :
- L’alcool est présenté, tout de même, d’une manière fort ambigüe – mais, quelque part, c’est la vérité – et cette absence de morale ne plaira peut-être pas à certains…
- Celles et ceux qui ne jurent que par les happy-end risquent de tiquer avec ce film même si je ne vois pas comment il pouvait finir autrement ?
 
Ma note : 8,5/10

vendredi 10 juin 2022

Douleur et Gloire


Douleur et Gloire
 
Salvador Mallo est un réalisateur tourmenté et en fin de carrière qui a connu le succès mais qui ne réalise plus de films à cause des nombreuses douleurs physiques et psychiques dont il souffre. Par hasard, il retrouve Zulema, une de ses actrices, qui lui donne l'adresse d'Alberto Crespo, un acteur d’un de ses grands succès avec qui il est brouillé depuis trente-deux ans. À son contact, il sombre peu à peu dans l’addiction à l’héroïne. Frappé d'une terrible dépression au moment même où Sabor, son film le plus acclamé, est réédité, il se retrouve submergé par des fragments de son existence et il se remémore également des souvenirs de son enfance auprès de sa mère à Paterna. Salvador va connaître toute une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d'autres par le souvenir, certaines ravivant parfois ses souffrances, d'autres le relançant dans le processus créatif et lui permettant d'approcher le sens de sa vie.
 

Douleur et Gloire
Réalisation : Pedro Almodóvar
Scénario : Pedro Almodóvar
Musique : Alberto Iglesias
Production : El Deseo
Genre : Drame
Titre en vo : Dolor y gloria
Pays d’origine : Espagne
Parution : 22 mars 2019
Langue d'origine : Espagnol
Durée : 113 min
 
Casting :
Antonio Banderas : Salvador Mallo, un réalisateur que les douleurs physiques et morales empêchent de tourner
Asier Flores : Salvador Mallo, enfant
Asier Etxeandia : Alberto Crespo
Nora Navas : Mercedes, l'assistante de Salvador
Leonardo Sbaraglia : Federico Delgado, le grand amour de Salvador
Julieta Serrano : Jacinta, la mère de Salvador en fin de vie
Penélope Cruz : Jacinta, jeune
César Vicente : Eduardo, le jeune maçon à qui Salvador apprend à lire et à écrire
Cecilia Roth : Zulema, une actrice amie de Salvador
Raúl Arévalo : Le père de Salvador
Susi Sánchez : Beata
Rosalía : Rosita, la villageoise qui chante
Pedro Casablanc : Dr. Galindo
Julián López : Le présentateur de la cinémathèque
Eva Martín : La radiologue
Sara Sierra : Conchita
Xavi Sáez : Un spectateur à la cinémathèque
Agustín Almodóvar : Le prêtre
Topacio Fresh : Une spectatrice à la cinémathèque
 
Mon avis :
 Il est bien entendu inutile de rappeler l’importance de Pedro Almodóvar dans le petit monde du Septième Art de ces quatre dernières décennies car bon, comment dire, si le réalisateur espagnol est, sans aucune contestation possible, le plus connu de son pays en dehors des frontières de celui-ci et que, même aux yeux du grand public plus avide de films à grand spectacle hollywoodien, Pedro Almodóvar n’est pas un inconnu, il faut également reconnaitre que ses œuvres, nombreuses, de qualités, sont pour beaucoup pour la reconnaissance que le réalisateur ibérique connait auprès des critiques comme du public depuis bien longtemps désormais. Curieusement, depuis que ce blog existe, je n’avais pas encore eu l’occasion de vous parler du sieur Almodóvar et, au vu de l’importance du réalisateur, c’était presque une hérésie ! Fort heureusement, le hasard faisant souvent bien les choses, hier soir, j’ai eu l’opportunité de voir un de ses longs métrages les plus récents, l’excellent Douleur et Gloire… Paru en 2019, ce film est, probablement, un des plus intéressants de Pedro Almodóvar puisque, en le regardant, il est difficile de ne pas se dire que celui-ci est, en quelque sorte, le portrait du réalisateur lui-même, de son enfance, de sa réussite, de ses faiblesses, de ses doutes et, naturellement, de ses amours et amitiés perdus. Pour camper son alter ego devant la caméra, rien de tel qu’Antonio Banderas qui est, sans aucun doute possible, l’acteur fétiche d’Almodóvar : en effet, c’est ce dernier qui le fit débuter lors de ses premiers films, dans les années 80, et, après l’intermède américain de l’acteur, qui le fit revenir à ses cotés dans les années 2010. Un duo de choc de qualité, donc, pour un film qui l’est tout autant : Douleur et Gloire est donc une œuvre autobiographique, comme je l’ai dit précédemment, mais c’est également une œuvre d’une intelligence rare, sincère où un Banderas plus faillible que jamais mais néanmoins magistral, campe un Almodóvar plus vrai que nature au point même que, lors de chaque scène, chaque dialogue, le spectateur se demande où est la part de réel et la part de fiction. Les amateurs de Pedro Almodóvar seront, une nouvelle fois, totalement conquis par cette énième réalisation de leur réalisateur favori et si, naturellement, une part plus importante du grand public passera tranquillement son chemin, quelque part, cela importe peu : après tout, cela ne reste qu’une affaire de gouts et l’on ne peut pas obliger des gens qui ne jurent que par des films d’actions ou de super-slips à apprécier une œuvre que l’on qualifiera de plus intellectuelle. Bref, vous l’avez compris, Douleur et Gloire est une superbe réussite du sieur Almodóvar, une de plus diront certains, et, incontestablement, la preuve évidente que le réalisateur espagnol à encore pas mal de choses à nous raconter, alors, pourquoi bouder son plaisir et ne pas continuer, encore et encore, à voir ou revoir ses créations…
 

Points Positifs
 :
- Probablement un des tous meilleurs films de Pedro Almodóvar et, en tous cas, sans nul doute son plus sincère, son plus personnel puisqu’il est évidant, en le visionnant, que nous avons affaire à une œuvre autobiographique qui nous fait découvrir, de superbe manière, le passé et le présent du réalisateur.
- Un casting de qualité, comme il est de coutume avec Almodóvar et si, parmi les têtes d’affiches, le grand public reconnaitra particulièrement Penélope Cruz et Antonio Banderas, c’est surtout ce dernier qui crève l’écran avec une interprétation magistrale de ce vieux réalisateur sur le déclin qui, obnubilé par ses diverses douleurs corporelles, n’ose plus faire de cinéma.
- Malgré un coté nostalgique qui transparait pendant une bonne partie du film, Douleur et Gloire est, avant toute chose, un bel hymne à la vie : certes, le passé est omniprésent, certes, il y a eu bon nombre de séparations, de disparitions et de diverses fâcheries, mais l’avenir peut être tout de même prometteur.
- Les fans du sieur Almodóvar retrouveront naturellement un bon nombre des thématiques habituelles du réalisateur comme le rapport à la mère, les premiers émois amoureux, le poids du passé, etc.
 
Points Négatifs :
- Bien évidement et, comme c’est à chaque fois le cas avec tous les films de Pedro Almodóvar, le grand public, nettement plus habitué à des longs métrages à grand spectacle et où prime l’action au détriment de la réflexion, passera tranquillement son chemin en se demandant pourquoi le réalisateur espagnol est toujours porté aux nues. Cela reste, naturellement, une affaire de gouts personnels…
- Les détracteurs de Pedro Almodóvar regretteront peut-être que celui-ci ne sorte quasiment jamais de ses thèmes de prédilections – le poids du passé, le rapport a la mère, les émois amoureux homosexuels – mais bon, peut-on vraiment lui en vouloir vu qu’il est tellement doué et se renouvelle à chaque fois ?
 
Ma note : 8,5/10

vendredi 3 juin 2022

Mémoires d'une Geisha


Mémoires d'une Geisha
 
En 1929, une jeune fille d'un village de pauvres pêcheurs du Japon, Chiyo, et sa sœur Satsu sont vendues par leur père à la tenancière d'une maison de geisha. Les deux sœurs sont rapidement séparées et Chiyo se retrouve confrontée à la sévérité de la maîtresse de maison et à la dureté de la vie d'une apprentie geisha. Elle doit également faire face à l'hostilité teintée de jalousie de Hatsumomo, geisha vedette de la maison qui, par ruse, réussit à la faire reléguer au statut de simple servante. Chiyo a perdu tout espoir en l’avenir lorsque, au hasard d'une rencontre, elle est séduite par la gentillesse d'un homme, président d'une entreprise d'électricité, dont elle tombe amoureuse. Elle décide alors de tout faire pour mériter son attention. Fort opportunément, une autre geisha, Mameha, la prend sous son aile et entreprend de lui enseigner les rudiments du métier en devenant sa grande sœur. Grâce à Mameha et aidée de sa détermination, elle devient bientôt, sous le nom de Sayuri, une geisha célèbre et admirée dans tout le Hanamachi.
 

Mémoires d'une Geisha
Réalisation : Rob Marshall
Scénario : Robin Swicord
Musique : John Williams
Production : DreamWorks Pictures, Spyglass Entertainment, Amblin Entertainment
Genre : Drame Romantique
Titre en vo : Memoirs of a Geisha
Pays d’origine : États-Unis
Parution : 29 novembre 2005
Langue d'origine : Anglais, Japonais
Durée : 145 min
 
Casting :
Zhang Ziyi : Chiyo puis Sayuri
Suzuka Ohgo : la jeune Chiyo
Gong Li : Hatsumomo, la rivale
Michelle Yeoh : Mameha, la geisha protectrice
Ken Watanabe : le Président Iwamura Ken
Kōji Yakusho : Nobu, l'associé du Président
Kaori Momoi : O-Kami
Yūki Kudō : O-Kabo ou Pumpkin, la sœur d'Hatsumomo
Zoe Weizenbaum : la jeune Pumpkin
Kenneth Tsang : le général
Karl Yune : Koichi
Ted Levine : le colonel Derricks
Cary-Hiroyuki Tagawa : le Baron
Paul Adelstein : le lieutenant Hutchins
Togo Igawa : Tanaka
Mako : Sakamoto
Samantha Futerman : Satsu, la sœur de Chiyo
Elizabeth Sung : la femme de Sakamoto
Thomas Ikeda : M. Bekku
Randall Duk Kim : le docteur Crab
Shizuko Hoshi : Narration de Sayuri
 
Mon avis :
 Ne trouvant guère l’inspiration, ces jours-ci, sur les diverses plateformes de streaming et pestant inlassablement sur le fait que, de nos jours, une bonne partie des films et des séries que l’on nous propose sont imbibés de wokisme ou sont destinés aux adolescentes, ce fut, totalement par hasard, que je suis tombé sur Mémoires d’une Geisha, long métrage qui date de 2005 – une éternité pour les plus jeunes d’entre nous, une bonne année à mes yeux, pas si lointaine finalement – et que je n’avais, jusque là, pas eu l’occasion de regarder. Du coup, pourquoi pas puisque je suis un vieil amateur de culture nippone – lorsqu’on a été élevé à coup de dessins animés japonais dans les années 80, c’est un peu normal – et que, sans attendre non plus ni monts ni merveilles de ce film, je m’étais dit que, au moins, il me ferait passer un bon moment et, accessoirement, m’entrainerait dans l’univers de ces intrigantes et mystérieuses geishas… Or, dès les premières secondes, un détail me choqua : mes pourquoi parlent-ils donc en anglais ?! Ah, mais oui, Mémoires d’une Geisha est un film américain, bon, pas, tant pis, on va faire avec… Même si, d’entrée de jeu, je n’ai pas put m’empêcher de me dire que pour la subtilité nippone, on repassera et que, qui dit film hollywoodien, dit avalanche de grands sentiments, de scènes convenues et d’autres joyeusetés du même genre… Un peu troublé par l’utilisation de l’anglais alors que le japonais me manquait, vint alors le deuxième problème de ce long métrage : les actrices principales sont des… chinoises ! Ah bah oui, mais c’est logique que dans un film traitant des geishas, un des symboles nippons les plus évidents et se déroulant au Japon – forcément – les rôles principaux soient tenus par des chinoises… Alors bien entendu, vous me direz qu’il ne s’agit pas de n’importe qui, que nous avons affaire, tout de même, a Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh – qui, pour la petite histoire, est malaisienne mais dont les parents sont chinois – bref, un casting cinq étoiles, c’est un fait ! Mais vous allez me faire croire que nos amis américains ne pouvaient pas trouver des actrices nippones pour leurs rôles principaux, surtout qu’ils l’ont fait pour le casting masculin et pour les seconds rôles ?! Bon, je sais, vous allez me dire que c’est un détail et que j’exagère un peu… oui, comme le public chinois et japonais qui n’apprécia guère la chose – on se demande pourquoi !? Arrivé là, on en arrive au troisième problème de ce film qui, en fait, n’est que la conséquence du premier : le romantisme dégoulinant. Eh oui, si Mémoires d’une Geisha avait été un film nippon, sans nul doute que nous aurions eu droit à une œuvre plus crue, plus dure mais plus en phase avec la réalité… mais comme c’est un film américain, nous avons affaire à un film terriblement conventionnel, romantique et où le coté dramatique n’est pas crédible pour un sou puisque l’on se doute bien que l’on aura droit à un happy-end. Bref, on se croirait presque dans un long métrage de Spielberg lorsque ce dernier n’est pas inspiré et qu’il nous offre du grand spectacle, des beaux décors, un casting cinq étoiles mais un scénario qui sent le déjà-vu… Tout cela est fort dommage car Mémoires d’une Geisha n’est pas un mauvais film, loin de là, mais bon, à un moment donné, ses défauts, ses fautes de gouts, ses choix hasardeux font que la sauce ne prend jamais et que l’on se retrouve, au final, avec un film qui se laisse regarder mais qui déçoit plus qu’autre chose. Dommage au vu de la thématique proposée mais bon, à un moment donné, quand on souhaite parler de certains sujets, autant laisser faire les personnes concernées…
 

Points Positifs
 :
- Malgré ses nombreux défauts, Mémoires d’une Geisha reste un film qui se laisse regarder et qui peut plaire à un certain public peut-être un peu moins regardant sur certains détails qui, selon moi, ont leur importance. Naturellement, le savoir faire américain pour nous pondre des œuvres à grand spectacle y est pour beaucoup.
- Même si le choix du casting principal est contestable, il faut reconnaitre que Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh, ce n’est pas n’importe qui et que nous avons tout de même affaire à un beau trio d’actrices. Quand aux seconds rôles et le casting masculin, plus marqué nippon, reconnaissons qu’il est lui aussi de qualité.
- Une esthétique de toute beauté et une reconstitution du Japon des années 30 et 40 qui nous donnent l’impression d’avoir remonté le temps.
 
Points Négatifs :
- Mais quel dommage que Mémoires d’une Geisha ne soit pas un film japonais, on aurait évité le fait qu’il soit terriblement conventionnel, d’un romantisme dégoulinant et le fait qu’il soit totalement calibré pour le grand public, au point même qu’il en devienne caricatural…
- Même si Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh sont de grandes actrices, vous trouvez normal que pour un film se déroulant au Japon et traitant des geishas, on choisisse des chinoises ?! Il n’y a pas d’actrices nippones de qualité ? C’était la solution de facilité de nous pondre un casting connu des occidentaux et qui attirerait le spectateur ?!
- Un scénario convenu, qui sent le déjà-vu à plein nez et sans grande surprise. Bien entendu, histoire d’enfoncer le clou, nous avons droit à un happy-end.
- L’utilisation de l’anglais au lieu du japonais m’aura gêné tout au long du film même si je comprends pourquoi c’est ainsi…
- Il n’est pas un peu pédophile notre ami le président tout de même !?
 
Ma note : 6,5/10