mardi 31 octobre 2023

L'Étrange Noël de Monsieur Jack


L'Étrange Noël de Monsieur Jack
 
La ville d'Halloween est peuplée de gens étranges dont le plus grand plaisir est de se livrer à des farces du plus mauvais goût. Le grand ordonnateur de ces rites cassants est le Roi des citrouilles, Jack Skellington, qui effectue ce métier depuis déjà plusieurs années. Mais aujourd'hui, Jack se lasse de tout ceci, et aspire à de nouvelles expériences. Lorsqu'il découvre par accident la ville de Noël, il est fasciné par ses couleurs chatoyantes et son style convivial. Il retourne chez lui avec la ferme intention de prendre le contrôle de cette ville...
 

L'Étrange Noël de Monsieur Jack
Réalisation : Henry Selick
Scénario : Caroline Thompson, Michael McDowell, d'après une histoire de Tim Burton
Musique : Danny Elfman
Production : Touchstone Pictures, Skellington Productions, Tim Burton Productions
Genre : Animation, Fantastique, Musical
Titre en vo : The Nightmare Before Christmas
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 29 octobre 1993
Durée : 76 mn
 
Casting :
Ed Ivory : Narrateur / Le père Noël
Chris Sarandon : Jack Skellington
Danny Elfman : Jack Skellington (chant) / Gram / Le clown qui perd la tête
Catherine O'Hara : Sally / Stram
Paul Reubens : Am
William Hickey : Docteur Finkelstein
Glenn Shadix : Le maire
Ken Page : Oogie Boogie
Susan McBride : La grande sorcière
Debi Durst : La petite sorcière / Le cadavre enfant / Le cadavre mère
Greg Proops : Arlequin / Le démon / Le joueur de saxophone
Kerry Katz : Un vampire / Le cadavre père / La créature sous l'escalier
Randy Crenshaw : M. Hyde / Béhémoth / Le père vampire
Sherwood Ball : Un vampire / La momie
Carmen Twillie : La créature du lagon noir
Glen Walters : Le loup-garou
 
Mon avis :
 Fin octobre, un seul nom est à la bouche des plus jeunes, celui de la fête d’Halloween. Pourtant, il n’en fut pas toujours ainsi, bien au contraire : cette fête, américaine – même si ses origines, bien plus anciennes, ont leur racines en Europe – n’est arrivée dans nos contrées que dans la seconde moitié des années 90 et pendant deux ou trois ans, ce fut un véritable succès. Ainsi donc, dans les grandes surfaces, des rayons entiers étaient consacrés, longtemps à l’avance, aux divers déguisements, citrouilles en peluche et autres gadgets qui se vendaient comme des petits pains. Cependant, petit a petit, l’effet de mode s’estompa et désormais, même si l’on fête encore Halloween en France et en Navarre, c’est de façon bien plus discrète qu’il y a vingt ans environ, et encore, je ne compare même pas avec ce qui se fait outre atlantique. Quoi qu’il en soit, là n’est pas mon propos dans cette critique de vous parlé d’Halloween, même si cela était une bonne introduction pour le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui : L’Étrange Noël de Mr Jack. Mes enfants ayant une autre vision d’Halloween que la mienne, bien plus cynique, j’en conviens, j’ai souhaité leur faire plaisir en leur montrant, pour la toute première fois, ce petit bijou, sortit en 1993 (comme le temps passe vite !) qu’est cet Étrange Noël de Mr Jack. Estimant qu’ils étaient désormais assez grand pour en apprécier toute la substance, je me suis donc installer, avec un certain sentiment de fierté, je l’avoue, en leur compagnie, pour voir pour la énième fois ce petit chef d’œuvre d’animation. Et sincèrement, ce fut une belle réussite même si je pense que quand ils seront plus grands, ils l’apprécieront davantage. Ainsi donc, plus de deux décennies plus tard, que vaut toujours cet Étrange Noël de Mr Jack ? Tout d’abord, et avant de rentrer dans le vif du sujet, il me faut rétablir une vérité au sujet de ce film : non, même si l’univers est de Tim Burton, ce n’est pas lui le réalisateur : accaparé a l’époque par le tournage de Batman le Défi, il ne passa que quelques jours sur le plateau, la réalisation ayant été confié a Henry Selick, détail que l’on oublie – ou que l’on occulte – bien trop souvent a mon gout. Certes, que l’on ne s’y trompe pas, tant l’univers que les personnages portent la touche Burtonienne, mais comme j’aime rendre a César ce qui appartient a César, je ne pouvais pas ne pas rendre hommage au travail du sieur Selick. Ensuite, autre détail : L’Étrange Noël de Mr Jack est une production Disney, cela n’a pas vraiment une grande importance, mais cela également, certains l’oublient, d’ailleurs, j’en fais partie. Mais tout cela étant dit, attaquons nous au fond du problème : le film en lui-même. Indéniablement, cet Étrange Noël de Mr Jack est ce que l’on peut appeler sans exagération aucune un classique de l’animation. Ainsi, tant par le procédé utiliser, l’animation image par image mais aussi, et surtout, de part son univers, effrayant et enchanteur à la fois où l’on retrouve tous les poncifs du genre horrifique – loups garous, vampires, savants fous, serviteur bossu, monstres sous le lit, monstres du placard, sorcières, créatures du marais et diverses chauves souries – mais plus amusantes qu’autres chose, ses décors biscornus au possible, touts en boucles et ses personnages hauts en couleur, il me semble indéniable que l’univers de Burton – car, rendons a César ce qui est a César, le scénario est de lui – d’une richesse insoupçonnable et ce, même s’il se contente de réutiliser ce que je nommerais le « matériel » existant des contes horrifiques, captive immédiatement le spectateur. Ensuite, l’intrigue en elle-même : d’une certaine simplicité de prime abord – après tout, nous n’avons là qu’un individu, Jack, qui, lassé de n’être que le roi d’Halloween, se décide à remplacer le Père Noël ce qui, forcement, entrainera bien des catastrophes – s’avère, quand on y réfléchit un peu, bien plus de profondeur que l’on pouvait le soupçonner… Ainsi, Jack Skellington est sincère quand il veut remplacer le Père Noël et ne désire plus être une figure horrifique, de même, il souffre du fait que ses concitoyens ne comprennent pas vraiment sa démarche profonde, hélas, les cadeaux qu’il offre aux enfants, normaux selon lui, ne le sont pas pour ceux-ci et là, on ne peut que se poser la question : « qu’est ce que la normalité ? ». Bien évidement, les plus jeunes spectateurs n’y verront la qu’un agréable divertissement, et probablement que pas mal d’adultes n’iront pas jusque là, cependant, ces considérations me semblent importantes pour la parfaite compréhension de cet œuvre. Forcement, L’Étrange Noël de Mr Jack plaira tant aux petits qu’aux grands : qu’on le voit juste comme un superbe conte d’Halloween – et de Noël – captivant au possible, a l’univers riche et amusant et aux personnages charismatiques au possible, ou bien, que l’on creuse un peu le scénario, cette œuvre d’animation ne peut que plaire. De plus, les nombreuses chansons, entrainantes et endiablantes au possible resterons longtemps dans les mémoires. Bref, comme je vous le disais précédemment, c’est tout bonnement un classique, indémodable et universel. Un classique qui, plus tard, donnera d’autres chefs d’œuvres comme, dans le domaine du jeu vidéo, l’inoubliable MediEvil dont les auteurs avoueront s’être inspiré de l’univers de Burton mais aussi et surtout, un autre film d’animation, près de dix ans après cet Étrange Noël de Mr JackLes Noces Funèbres, mais ceci est déjà une autre histoire.
 

Points Positifs
 :
- Un des meilleurs films d’animations des années 90, tout simplement. Il faut dire que, davantage que la qualité de l’ensemble et le procédé utilisé – animation image par image – ce qui marque le plus le spectateur avec cet Étrange Noël de Mr Jack, c’est cet univers si particulier et enchanteur qui, au demeurant, aura inspiré bien d’autres œuvres par la suite.
- Même si Tim Burton n’a pas réaliser ce film, on sent bien qu’il est à l’origine de celui-ci et son univers, son style, transparaissent tout au long de celui-ci…
- Une intrigue certes plutôt simple mais qui n’en reste pas moins terriblement efficace et qui plaira à la fois aux petits comme aux grands. Bref, un beau conte d’Halloween mais aussi de Noël !
- Protagonistes sympathiques, design fort réussi de ces derniers, décors pour le moins enchanteurs malgré leur coté un peu lugubres, que demandez de plus !?
- Ceux qui pensaient que l’animation image par image était démodée s’en mordent encore les doigts…
 
Points Négatifs :
- Même si L’Étrange Noël de Mr Jack est un film plutôt sympathique, il faut reconnaitre que son intrigue est peut-être un peu trop convenue finalement. Il faut reconnaitre que l’on à déjà connu bien plus original.
- Je pense qu’il faut apprécier ce genre d’œuvres un peu particulières, empreintes d’une certaine poésie, pour apprécier au mieux L’Étrange Noël de Mr Jack. De même, celles et ceux qui n’apprécient guère le cinéma d’animation passeront leur chemin…
 
Ma note : 8/10

lundi 30 octobre 2023

Exile on Main Street


Exile on Main Street
 
The Rolling Stones
 
1 - Rocks Off (Mick Jagger/Keith Richards) 4:30
2 - Rip This Joint (Mick Jagger/Keith Richards) 2:23
3 - Shake Your Hips (Slim Harpo) 2:57
4 - Casino Boogie (Mick Jagger/Keith Richards) 3:31
5 - Tumbling Dice (Mick Jagger/Keith Richards) 3:42
6 - Sweet Virginia (Mick Jagger/Keith Richards) 4:25
7 - Torn and Frayed (Mick Jagger/Keith Richards) 4:17
8 - Sweet Black Angel (Mick Jagger/Keith Richards) 2:52
9 - Loving Cup (Mick Jagger/Keith Richards) 4:22
10 - Happy (Mick Jagger/Keith Richards) 3:02
11 - Turd on the Run (Mick Jagger/Keith Richards) 2:35
12 - Ventilator Blues (Mick Jagger, Keith Richards, Mick Taylor) 3:24
13 - I Just Want to See His Face (Mick Jagger/Keith Richards) 2:52
14 - Let It Loose (Mick Jagger/Keith Richards) 5:17
15 - All Down the Line (Mick Jagger/Keith Richards) 3:47
16 - Stop Breaking Down (Robert Johnson) 4:34
17 - Shine a Light (Mick Jagger/Keith Richards) 4:14
18 - Soul Survivor (Mick Jagger/Keith Richards) 3:47
 

Exile on Main Street
Musiciens : The Rolling Stones
Parution : 12 mai 1972
Enregistré : 10 juillet 1971 à 1972
Durée : 67:17
Genre : Rock
Producteur : Jimmy Miller
Label : Rolling Stones / Atlantic
 
Musiciens :
Mick Jagger : chant, harmonica, guitare, harpe
Keith Richards : guitare, chant, basse, piano
Mick Taylor : guitare, basse
Bill Wyman : basse
Charlie Watts : batterie
Bobby Keys : saxophone, percussions
Jim Price : trompette, trombone, orgue
Nicky Hopkins : piano
Ian Stewart : piano
Jimmy Miller : batterie, percussions
Al Perkins : guitare
Bill Plummer : contrebasse, basse
Billy Preston : piano, orgue
Amyl Nitrate : marimba
Clydie King : chœurs
Vanetta Field : chœurs
Jerry Kirkland : chœurs
Tamiya Lynn : chœurs
Shirley Goodman : chœurs
Mac Rebennack alias Dr John: chœurs
Joe Green : chœurs
Kathi McDonald : chœurs
 
Mon avis :
 Après vous avoir proposer la critique de Sticky Fingers, indéniablement, un des plus grands albums des Rolling Stones, il est temps de s’occuper de leur dernier chef d’œuvre absolu – car oui, au grand détriment des fans, même si le groupe existe toujours cinq décennies après, plus jamais nous n’avons eu droit à des albums aussi excellents – je veux bien évidement parler du mythique Exile on Main Street. Nous sommes en 1972, les Beatles se sont séparés depuis deux ans, le Flower Power est mort et il faut bien admettre que nos amis les Stones règnent désormais en maitres absolus sur le paysage musical mondial. Pourtant, ils reviennent de loin : Brian Jones est mort en 1969, il y eut Altamont et tout un tas d’affaires de dope qui ont donné une réputation – accessoirement justifiée – sulfureuse au groupe. Fort heureusement, le jeune Mick Taylor qui a remplacer Jones est un virtuose de la guitare et apporte un plus indéniable au groupe (qui a beaucoup perdu avec son départ) et, également, le petit séjour de nos cinq Stones et de toute leur clique de musicos, vrais-faux amis et autres parasites notoires, dans une villa du sud de la France va leur donner le cadre idéal pour qu’ils accouchent de ce monumental Exile on Main Street. Car oui, ce double-album, le premier de leur carrière, véritable melting-pot de tout ce qui se fait musicalement parlant outre-Atlantique et que l’on croirait venu tout droit du delta du Mississippi, dans ce vieux sud-américain que les Glimmer Twins vénéraient tant fut enregistré chez nous, au soleil et, accessoirement, dans des conditions pour le moins homériques : frénésie de drogues et d’alcool (sur ce point, le pauvre Gram Parsons ne s’en remettra jamais), filles faciles, tensions entre Jagger et Richards, enregistrements parfois chaotiques, l’ambiance est pour le moins spéciale… Pourtant, ça marche, et pas qu’un peu, Exile étant une pure petite merveille, certes critiquée à sa sortie mais reconnue à sa juste valeur avec le temps, sans hit véritable, certes, mais qui possède une cohésion certaine dont peut d’albums peuvent se vanter. La musique américaine fait par des anglais mais en mieux, c’était ça, à l’époque, les Rolling Stones, et c’est bien dommage qu’ensuite, ils se soient perdus en route…
 

Points Positifs
 :
Exile on Main Street fut accueilli plutôt fraichement par la critique lors de sa sortie, pourtant, au fil du temps, il est apparu que nous avions affaire bel un bien un chef d’œuvre, un de plus mais hélas, le dernier.
- Aucun hit véritable dans ce double album, certes, mais que des bonnes chansons, un mélange des genres mais un son cohérant, de bout en bout, qui fait qu’il n’y a aucun temps mort.
- Véritable best-of des genres musicaux nord-américains avec le blues, le rock, la soul, la country etc.
- Ce n’est pas nouveau mais c’est fou ce que le trio Bobby Keys, Jim Price et Nicky Hopkins apportait alors aux Stones : plus que simples musiciens de studios, c’était quasiment des membres du groupe à part entière qui ont fait énormément pour la cohésion du son des Stones sur Exile.
- Même Richards qui chante complètement faux sur Happy passe bien.
- C’est difficile a expliquer mais certains albums possèdent un petit quelque chose mythique et justement, selon moi, Exile est l’un de ceux-là : l’écouter, c’est plonger dans un autre univers où l’on flirte avec la perfection.
 
Points Négatifs :
- Peut-être justement le fait qu’il n’y ait pas de véritable hit mais bon, est-ce vraiment nécessaire ? Après tout, mieux vaut un album rempli de bonnes chansons plutôt qu’un album qui possède un hit tandis que le reste est moyen voir pire…
 
Ma note : 10/10

dimanche 29 octobre 2023

Le Monde de Demain


Le Monde de Demain
 
Nous sommes en 1983, Daniel, futur Dee Nasty, qui est de retour de San Francisco, est très marqué par la naissante culture hip-hop qu'il a vue là-bas. Il tente alors de se faire engager comme DJ sur Radio Carbone 14. À Saint-Denis, le jeune Didier Morville vit avec son père dans la cité Allende. Il y croise parfois Bruno Lopes, annoncé comme une future star du football. Ils vont se retrouver autour de la danse, du graffiti et puis du rap.
 

Le Monde de Demain
Réalisation : Katell Quillévéré, Hélier Cisterne, David Elkaïm
Scénario : Katell Quillévéré, Hélier Cisterne, David Elkaïm
Musique : Amine Bouhafa, Dee Nasty
Production : Arte, Netflix
Genre : Biographie, Musical
Titre en vo : Le Monde de Demain
Pays d’origine : France
Chaîne d’origine : Arte
Diffusion d’origine : 20 octobre 2022
Langue d'origine : français
Nombre d’épisodes : 6 x 52 minutes
 
Casting :
Anthony Bajon : Bruno Lopes dit Kool Shen
Melvin Boomer : Didier Morville dit JoeyStarr
Andranic Manet : Daniel Bigeault dit Dee Nasty
Laïka Blanc-Francard : Virginie Sullé, dite Vivi ou Lady V
Victor Bonnel : Franck Loyer dit DJ S
Léo Chalié : Béatrice
Joshua Raccah : Chino
Daouda Keita : Solo
Nolan Masraf : Yazid
Arthur Choisnet : Colt
Tobias Nuytten-vialle : Rockin' Squat
Léo Grimard Hamel : Bando
Elga Gnaly : Patou, la mère de Lady V
Jonas Bachan : Franck Chevalier
Izm : Jean, le père de JoeyStarr
Emmanuelle Hiron : Christiane Lopes, la mère de Kool Shen
Yannick Choirat : Joseph Lopes, le père de Kool Shen
Junior Yudat : Reak
Paul Beaurepaire : Sébastien Farran
Thomas Scimeca : Jean-François Bizot
Bamar Kane : Webo
Thomas VDB : Gérard Massadian, le gérant du Globo
Victoire Du Bois : Nina Hagen
Raphaël Quenard : Philippe Puydauby
 
Mon avis :
 Ce fut, sans aucun doute, une des séries qui avait le plus titiller ma curiosité car bon, comment dire, que raconte Le Monde de Demain si ce n’est, comme celles et ceux qui l’on regarder le savent, les débuts du mouvement Hip-Hop en France et, accessoirement, ceux de NTM, le groupe mythique de rap qui, avec IAM du coté de Marseille, est sans aucune contestation possible le maitre étalon du genre dans l’hexagone… Qui plus est, cette arrivée du rap en France, ce mouvement venu d’outre-Atlantique – comme souvent – et qui pris de telles proportions par la suite, au vu de mon âge, je peux dire, sans exagération aucune, que j’étais aux premières loges à l’époque : ainsi, alors que j’allais tranquillement vers ma majorité, ce fut a ce moment là que je découvris le premier opus de NTM, un certain Authentik… Arrivé à ce point de ma critique, certains me diront : mais il nous parle de rap maintenant Feanor, que lui arrive-t-il donc alors que, depuis les débuts de son blog, on ne peut pas vraiment dire que ses critiques musicales aient abordé le genre, bien au contraire !? Eh bien, tout simplement, pour la simple et bonne raison que si, oui, je suis bien plus rock que rap – et de loin – l’arrivée du second nommé en France, je l’ai connu comme une immense gifle, quelque chose qui me laissa pantois au vu de l’énergie qui s’en dégageait et qui me marqua durablement. Et puis, à mes yeux, le rap fut l’ultime évolution musicale véritablement majeure dans le paysage musical mondial et, depuis lors, on ne peut pas vraiment dire qu’il y ait vraiment eu de nouveautés. Bref, pour ces raisons, multiples finalement, comment ne pouvais-je pas être attirer par cette mini-série si prometteuse !? Et, ma foi, je n’ai nullement été déçu par Le Monde de Demain qui fut, indéniablement, une des bonnes, que dis-je, des très bonnes surprises de l’année écoulée. Au point de me donner envie de me replonger dans mes vieux disques de rap ? Probablement et il sera toujours temps, dans les mois à venir, de vous en parler. En m’offrant un incroyable voyage dans le temps, dans ma jeunesse et ces fameuses années 80 qui apparaissent, désormais, si lointaines ? Oh oui, et pas qu’un peu ! Sur ce point, Le Monde de Demain est une incontestable réussite et on peut dire, en dehors de deux ou trois expressions qui n’existaient pas à l’époque, que l’on a vraiment l’impression, pour peu que l’on soit de ma génération, de retourner dans ce bon vieux temps de notre jeunesse où certes, tout n’était peut-être pas parfait non plus mais où, tout de même, on était probablement plus heureux et plus insouciants que maintenant. Ensuite, il y l’intrigue en elle-même qui, d’épisode en épisode, nous narre cette fameuse arrivée du Hip-Hop dans l’hexagone et, ma foi, comment dire, c’est tout simplement passionnant en plus d’être instructif : NTM, Assassin, Dee Nasty, Radio Nova, le smurf, le graffiti, comment ne pas être intéresser par la montée en puissance de cette contre culture qui, finalement, comme tant d’autres avant elle, finira par prendre le pouvoir, devenir acceptable aux yeux du grand public et couler dans la masse. Ajoutons à cela un casting franchement à la hauteur qui est pour beaucoup pour la réussite de cette série et, naturellement, le plaisir de découvrir la jeunesse des terribles frères ennemis, Bruno Lopes et Didier Morville mais aussi de leurs proches – Lady V bien sur même si le protagoniste le plus touchant et, sans nul doute, Dee Nasty – et vous comprendrez à quel point j’ai été enthousiasmer par Le Monde de Demain, une mini-série a priori sans grande prétention mais qui s’avère être, finalement, une de mes préférées de cette année…
 

Points Positifs
 :
- Une excellente mini-série qui revient sur l’arrivée et la montée en puissance, en France, de la culture Hip-Hop au cours des années 80. Passionnante, captivante de bout en bout, oh combien instructive, voilà une série qui mérite largement le détour !
- Naturellement, si vous êtes de ma génération et que vous avez connu cette époque du temps de votre jeunesse, Le Monde de Demain est fait pour vous et vous rappellera bien des souvenirs…
- Si la montée du Hip-Hop en France est le cœur de cette mini-série, on ne va pas se mentir, c’est la création et les débuts de NTM qui marque le plus les esprits. Mais bon, quelque part, c’est normal vu l’importance du groupe dans le paysage musical français de ces trois dernières décennies.
- Le plaisir de mieux connaitre la jeunesse de Kool Shen, JoeyStarr et de tous les autres. Petite mention à Lady V, personnage un peu tombé dans l’oubli, malheureusement.
- L’un des protagonistes les plus intéressants de cette série est, incontestablement, Dee Nasty. Au demeurant, celui-ci est plutôt touchant.
- Un casting jeune mais de qualité et qu’il faut louer grandement. Après tout, cette série leur doit beaucoup.
- Le plaisir de retrouver une époque où l’on ne s’identifiait pas par sa religion ou son genre, une époque plus libre, plus heureuse malgré les difficultés d’alors…
 
Points Négatifs :
- Dommage que cette mini-série ne soit pas un poil plus longue. Je pense qu’il y avait matière à nous proposer un ou deux épisodes de plus…
- Une série sur les débuts du rap en France et IAM brille par son absence – ils sont tout juste mentionnés à un moment donné. Certes, ils étaient à Marseille, mais bon…
- Naturellement, si vous êtes totalement allergique au rap et à tout ce qui entoure ce courant musical, il se peut que Le Monde de Demain ne soit pas fait pour vous.
- Je ne suis pas persuader que les plus jeunes d’entre nous se reconnaitront dans cette jeunesse – celle de leurs parents finalement – qui était aux antipodes de la leur ?
 
Ma note : 8/10

La Fin de l'Éternité


La Fin de l'Éternité
 
L'Éternité veille sur vous ! L'Eternité modifie le passé pour le bien de l'Humanité. Elle élimine les inventions dangereuses, avant même qu'elles n'aient été imaginées, et supprime dans l'œuf les apprentis tyrans. Andrew Harlan est un Éternel, chargé d'empêcher l'invention de la bombe atomique au XXème siècle. Au cours de sa mission, il rencontre la mystérieuse Noys Lambent. Cette dernière l'incite à comprendre que l'Éternité, en annihilant tout droit à l'erreur, finira par paralyser l'évolution de l'espèce humaine. Faut-il détruire l'Eternité ? Qui est réellement Noys Lambent ? De 1945 au XXIVème siècle, une véritable guerre temporelle éclate, opposant un homme aveuglé par l'amour et une communauté toute-puissante.
 

La Fin de l'Éternité
Auteur : Isaac Asimov
Type d'ouvrage : Science-Fiction
Première Parution : 20 novembre 1955
Edition Française : 10 mars 2016
Titre en vo : The End of Eternity
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Claude Carme et Michel Ligny
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 368
 
Mon avis : 
Depuis sa première édition, en 1955, La Fin de l’Éternité est un roman un peu a part dans la très longue et fournie production de l’écrivain américain d’origine russe, Isaac Asimov. S’il est nettement moins connu que des œuvres comme Fondation ou Les Robots, ce roman n’en est pas moins considéré, pour les amateurs, comme étant un incontournable. De plus, si l’on se souvient qu’il faut prendre l’intégralité de l’œuvre d’Asimov comme étant un seul et unique cycle, si celle-ci s’achève avec celui de FondationLa fin de l’Éternité en est tout bonnement son point de départ. Car des événements décrits dans ce roman découleront tout ce qui suivra par la suite : l’ère des robots, la conquête spatiale, l’avènement de l’Empire Galactique puis sa chute avant, bien entendu, la Fondation. Par ce simple constat, tout amateur qui aura donc, au moins, lu les deux cycles majeurs d’Asimov se doit, a mon avis, de ne pas passer a coté de La Fin de l’Éternité, pour son importance mais aussi, pour ses qualités. Pour ce qui est du roman à proprement parler, en lisant le quatrième de couverture, le lecteur aura compris que le sujet principal traité dans ce roman est le voyage dans le temps, élément maintes fois abordés par je ne sais combien d’auteurs depuis des lustres – La Machine à explorer le Temps, ca vous dit quelque chose ? Cependant, ici, pas de voyage d’exploration a proprement parler, ni véritablement de paradoxe du grand père, car si ces deux éléments, indissociables de toute littérature temporelle ne sont pas complètement absents de l’œuvre, celle-ci va beaucoup plus loin que ce que le lecteur a l’habitude de trouver dans ce genre puisque, cette fois ci, c’est tout bonnement la manipulation du temps poussé a son paroxysme par une entité, l’Éternité, qui est au cœur du récit. Celle-ci, une société a dominance quasi exclusivement masculine et fortement hiérarchisée œuvre depuis des siècles au bien être de l’Humanité. Bien évidement, un bien être selon les concepts des membres de l’organisation : ainsi, ceux-ci manipulent allègrement le temps au fil des millénaires afin de maintenir la société humaine dans un certain confort, permettant certaines évolutions, en interdisant d’autres comme par exemple l’usage de l’atome ou l’exploration spatiale, et, modifiant ainsi la réalité ad vitam aeternam, lors de chaque changement de celle-ci. Les temporels, ainsi nommes t’ils tous ceux qui ne font pas partie de l’Éternité, ne se doutant de rien, sont alors soumis aux aléas des changements de réalités, certains disparaissant, d’autres mourant plus tôt ou plus tard que dans la réalité précédente tandis que certains se retrouvent avec une personnalité totalement différente. Ainsi, sur des milliers et des milliers de siècles, l’Éternité veille en secret, agissant sur le temps comme bon elle le souhaite, sauf en deux périodes : le primitif datant d’avant l’invention du voyage dans le temps, et les mystérieux siècles cachés, dans le futur. C’est donc avec ce postulat de départ plutôt original et alléchant que le lecteur aborde la lecture de La fin de l’Éternité et il suivra donc les pas Andrew Harlan, un Technicien – la caste la plus honnie de l’Éternité puisque ce sont eux qui effectuent les fameuses changements temporels – qui, lors d’une mission apparemment anodine, va rencontrer une mystérieuse femme, Noys Lambent et qui, suite a cela, va commencer a douter de plus en plus sur le bien fondé de l’Éternité, allant, par amour, jusqu'à renier ses convictions. Bien évidement, j’ai résumé au maximum l’intrigue puisque je préfère laisser au lecteur le plaisir de la découverte et des quelques rebondissements d’une intrigue que je qualifierais sans exagération aucune comme étant excellente. Mais si, dans le plus pur style d’Asimov, on retrouve bon nombre d’éléments habituels comme le personnage principal bourru et maladroit avec les femmes, une organisation agissant dans l’ombre et moult rebondissements, La Fin de l’Éternité mérite le détour pour les thèmes abordés, le bien fondé des manipulations de masse, le choix du libre arbitre de l’espèce humaine mais aussi sur les forces et les faiblesses de celle-ci puisque même les si puissants Éternels sont parfois faillibles. Alors forcement, je ne peux, en guise de conclusion, que vous conseiller vivement la lecture de La Fin de l’Éternité. Œuvre de première importance dans la production d’Asimov, je pense qu’elle mérite amplement d’être plus reconnue à sa juste valeur. Car en plus de la qualité de son intrigue, des thèmes abordés et de ses protagonistes, celle-ci est indispensable pour la compréhension de quelques mystères dans les cycles suivants comme la disparation du voyage dans le temps que l’on ne retrouvera plus par la suite (Asimov préférait une SF plus plausible, plus scientifique) mais aussi pourquoi l’espèce humaine est la seule dans toute la Galaxie, condition sine qua non a la réussite du plan Seldon comme le découvrira Golan Trevize a la fin de Terre et Fondation. Bref, un ouvrage à découvrir de toutes urgences…
 

Points Positifs
 :
- Un ouvrage plutôt méconnu mais qui n’en reste pas moins, de par ses implications, l’un des plus cruciaux parmi tous ceux d’Asimov. Il faut dire que, en quelque sorte, tous ses cycles et romans sont plus ou moins liés et que, sans La Fin de l’Éternité, il n’y aurait pas eu Le Cycle de Fondation ni celui des Robots. Bref, si vous êtes fan du maitre de la SF, vous ne pouvez pas passer a coté de ce roman.
- Un postulat de départ franchement bon : il faut dire que cette fameuse Éternité, organisation éternelle qui manipule a loisir le destin de l’espèce humaine sur des milliers de siècles, a de quoi fasciner le lecteur.
- Le voyage dans le temps est traité d’une manière plutôt intelligente et pertinente par Asimov. Il faut dire que nous sommes ici à mille lieux des traditionnelles œuvres du même genre, l’auteur préférant une approche plus scientifique.
- Les multiples rebondissements qui se succèdent lorsque l’on aborde le dernier quart du roman et qui nous tiennent en haleine jusqu’à ce fameux final qui fait le lien avec les autres œuvres d’Asimov.

Points Négatifs :
- On sent, malheureusement, que ce roman accuse un peu son âge, principalement pour ce qui est du traitement narratif de quelques protagonistes, un peu trop stéréotypés. Le pire étant, bien entendu, Noys Lambent, oh combien fadasse…
- Curieusement, j’ai l’impression que bon nombre de héros masculins ont tendance à se ressembler chez Asimov : bourrus, têtus, maladroits avec la gente féminine. Au bout d’un moment, cela peut lasser.

Ma note : 8/10

samedi 28 octobre 2023

Sticky Fingers


Sticky Fingers
 
The Rolling Stones
 
1 - Brown Sugar (Jagger, Richards) 3:50
2 - Sway (Jagger, Richards) 3:45
3 - Wild Horses (Jagger, Richards) 5:41
4 - Can't You Hear Me Knocking (Jagger, Richards) 7:17
5 - You Gotta Move (Fred McDowell, Reverend Gary Davis) 2:32
6 - Bitch (Jagger, Richards) 3:42
7 - I Got The Blues (Jagger, Richards) 4:00
8 - Sister Morphine (Jagger, Richards, Marianne Faithfull) 5:34
9 - Dead Flowers (Jagger, Richards) 4:05
10 - Moonlight Mile (Jagger, Richards) 5:56
 

Sticky Fingers
Musicien : The Rolling Stones
Parution : 23 avril 1971
Enregistré : Décembre 1969 – Janvier 1971
Durée : 46:25
Genre : Rock, Blues
Producteur : Jimmy Miller
Label : Rolling Stones Records, Atlantic
 
Musiciens :
Mick Jagger : chant, percussions, guitare, guitare acoustique
Keith Richards : guitare, chœurs, guitare acoustique
Mick Taylor : guitare, guitare acoustique, slide guitare
Bill Wyman : basse, piano
Charlie Watts : batterie
Paul Buckmaster : arrangements orchestre
Ry Cooder : slide guitare
Jim Dickinson : piano
Rocky Dijon : congas
Nicky Hopkins : piano
Bobby Keys : saxophone
Jimmy Miller : percussions
Jack Nitzsche : piano
Billy Preston : orgue
Jim Price : trompette, piano
Ian Stewart : piano
 
Mon avis : 
Avec Sticky Fingers il est évident que nous abordons, aujourd’hui, ce que l’on peut considérer comme étant un des meilleurs opus des Stones, rien que ça ! Il faut dire que cet album, chef d’œuvre reconnu depuis longtemps et monument tout court de la musique populaire occidentale de la seconde moitié du vingtième siècle fait parti de ces disques que tout véritable fan de musique qui se respecte se doit d’écouter, au moins une fois, avant de mourir. Alors bien sur, le problème avec les Stones, c’est que des comme ça, ils ont pondus quelques uns, d’ailleurs, entre Beggars Banquet et Exile on Main Street, ce ne fut pas moins que cinq chef d’œuvres qui sont sortis en cinq ans, cinq albums parfaits de bout en bout, tout bonnement. Mais bon, quand on aime, on ne compte pas et puis, comme après Exile, les choses ne furent plus jamais pareil pour ne pas dire aussi bonnes – bah quoi, c’est la vérité – pourquoi se priver de réécouter, encore et encore, ces albums de la période faste des Stones, celle où, effectivement, ils étaient bel et bien le plus grand groupe de rock du monde – et comme les Beatles venaient de se séparer, c’était bien le cas. Et donc, dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, Sticky Fingers, un album mythique où, ne serais-ce qu’avec la pochette, l’une des plus connues de l’histoire du rock, on sait par avance qu’en l’écoutant, on aura droit a des Stones au sommet de leur forme. Car non seulement ils le sont, tous sans exception, non seulement jamais le duo Jagger/Richards n’a été aussi productif, ce qui se verra particulièrement dans Exile, non seulement ils n’ont été autant accompagné par toute une flopée de musiciens de studios qui, en quelque sorte, font parti du groupe, mais surtout, jamais ils n’ont été aussi magnifiés par la présence du successeur de Brian Jones, le jeune et talentueux guitariste solo, Mick Taylor. Peu présent encore sur Let it Bleed, le jeune homme, en quelques mois et après une tournée triomphale aux Etats-Unis mais qui s’achèvera de façon cauchemardesque a Altamont, prend de la confiance, s’intègre au groupe et devient le comparse idéal de Richards tout en apportant énormément musicalement parlant – bah oui, avec son départ et malgré le coté sympa de Ron Wood, le groupe perdit beaucoup – au point même de composer une chanson, Moonlight Mile, mais sans qu’il soit crédité, ce qui fut le début de la rupture entre lui et le groupe… Mais dans Sticky Fingers, Taylor y croyait encore, les autres, comme je l’ai dit, étaient au sommet de leur art et de leur inspiration et cette alchimie accoucha d’un album magistral, intemporel, et qui, en toute sincérité, s’écoute encore merveilleusement bien aujourd’hui. Mais bon, c’est un peu le lot des chefs d’œuvres après tout…
 

Points Positifs
 :
- Entre 1968 et 1972, les Stones, alors au sommet de leur art, vont offrir au monde cinq chef d’œuvres absolus : forcément, Sticky Fingers en fait parti, sans être meilleur ou moins bon que les autres.
- L’influence de Mick Taylor sur la musique du groupe, celui-ci apportant indéniablement un plus aux Stones de par son jeu de guitare et son immense talent.
Brown SugarWild HorsesSister Morphine sont les grands moments de cet album mais le reste du contenu n’est absolument pas à jeter, bien au contraire. D’ailleurs, j’ai toujours fortement apprécié Dead Flowers.
- La pochette bien sur, œuvre d’Andy Warhol et sans nul doute l’une des plus cultes de toute l’histoire de la musique.
- Premier album des Stones où les musiciens de studio sont conséquents, ces derniers apportant eux aussi un plus indéniable au son du groupe, plus particulièrement Bobby Keys, Jim Price, Nicky Hopkins et Ian Stewart.
 
Points Négatifs :
- Pas très sympa de ne pas créditer les compositions de Mick Taylor, n’est ce pas Jagger et Richards !?
 
Ma note : 10/10