La
Fin de l'Éternité
L'Éternité
veille sur vous ! L'Eternité modifie le passé pour le bien de l'Humanité. Elle
élimine les inventions dangereuses, avant même qu'elles n'aient été imaginées,
et supprime dans l'œuf les apprentis tyrans. Andrew Harlan est un Éternel,
chargé d'empêcher l'invention de la bombe atomique au XXème siècle. Au cours de
sa mission, il rencontre la mystérieuse Noys Lambent. Cette dernière l'incite à
comprendre que l'Éternité, en annihilant tout droit à l'erreur, finira par
paralyser l'évolution de l'espèce humaine. Faut-il détruire l'Eternité ? Qui
est réellement Noys Lambent ? De 1945 au XXIVème siècle, une véritable guerre
temporelle éclate, opposant un homme aveuglé par l'amour et une communauté
toute-puissante.
La Fin de l'Éternité
Auteur
: Isaac
Asimov
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 20 novembre 1955
Edition
Française : 10 mars 2016
Titre en
vo : The End
of Eternity
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Claude
Carme et Michel Ligny
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 368
Mon
avis : Depuis sa première édition, en
1955, La Fin de l’Éternité est un roman un peu a part dans la
très longue et fournie production de l’écrivain américain d’origine russe,
Isaac Asimov. S’il est nettement moins connu que des œuvres comme Fondation ou Les
Robots, ce roman n’en est pas moins considéré, pour les amateurs, comme
étant un incontournable. De plus, si l’on se souvient qu’il faut prendre
l’intégralité de l’œuvre d’Asimov comme étant un seul et unique cycle, si
celle-ci s’achève avec celui de Fondation, La fin de
l’Éternité en est tout bonnement son point de départ. Car des
événements décrits dans ce roman découleront tout ce qui suivra par la suite :
l’ère des robots, la conquête spatiale, l’avènement de l’Empire Galactique puis
sa chute avant, bien entendu, la Fondation. Par ce simple constat, tout amateur
qui aura donc, au moins, lu les deux cycles majeurs d’Asimov se doit, a mon
avis, de ne pas passer a coté de La Fin de l’Éternité, pour son
importance mais aussi, pour ses qualités. Pour ce qui est du roman à proprement
parler, en lisant le quatrième de couverture, le lecteur aura compris que le
sujet principal traité dans ce roman est le voyage dans le temps, élément
maintes fois abordés par je ne sais combien d’auteurs depuis des lustres
– La
Machine à explorer le Temps, ca vous dit quelque chose ? Cependant,
ici, pas de voyage d’exploration a proprement parler, ni véritablement de
paradoxe du grand père, car si ces deux éléments, indissociables de toute
littérature temporelle ne sont pas complètement absents de l’œuvre, celle-ci va
beaucoup plus loin que ce que le lecteur a l’habitude de trouver dans ce genre
puisque, cette fois ci, c’est tout bonnement la manipulation du temps poussé a
son paroxysme par une entité, l’Éternité, qui est au cœur du récit. Celle-ci,
une société a dominance quasi exclusivement masculine et fortement hiérarchisée
œuvre depuis des siècles au bien être de l’Humanité. Bien évidement, un bien
être selon les concepts des membres de l’organisation : ainsi, ceux-ci
manipulent allègrement le temps au fil des millénaires afin de maintenir la
société humaine dans un certain confort, permettant certaines évolutions, en
interdisant d’autres comme par exemple l’usage de l’atome ou l’exploration
spatiale, et, modifiant ainsi la réalité ad vitam aeternam, lors de chaque
changement de celle-ci. Les temporels, ainsi nommes t’ils tous ceux qui ne font
pas partie de l’Éternité, ne se doutant de rien, sont alors soumis aux aléas
des changements de réalités, certains disparaissant, d’autres mourant plus tôt
ou plus tard que dans la réalité précédente tandis que certains se retrouvent
avec une personnalité totalement différente. Ainsi, sur des milliers et des
milliers de siècles, l’Éternité veille en secret, agissant sur le temps comme
bon elle le souhaite, sauf en deux périodes : le primitif datant d’avant
l’invention du voyage dans le temps, et les mystérieux siècles cachés, dans le
futur. C’est donc avec ce postulat de départ plutôt original et alléchant que
le lecteur aborde la lecture de La fin de l’Éternité et il
suivra donc les pas Andrew Harlan, un Technicien – la caste la plus honnie de
l’Éternité puisque ce sont eux qui effectuent les fameuses changements
temporels – qui, lors d’une mission apparemment anodine, va rencontrer une
mystérieuse femme, Noys Lambent et qui, suite a cela, va commencer a douter de
plus en plus sur le bien fondé de l’Éternité, allant, par amour, jusqu'à renier
ses convictions. Bien évidement, j’ai résumé au maximum l’intrigue puisque je
préfère laisser au lecteur le plaisir de la découverte et des quelques
rebondissements d’une intrigue que je qualifierais sans exagération aucune
comme étant excellente. Mais si, dans le plus pur style d’Asimov, on retrouve
bon nombre d’éléments habituels comme le personnage principal bourru et
maladroit avec les femmes, une organisation agissant dans l’ombre et moult
rebondissements, La Fin de l’Éternité mérite le détour pour
les thèmes abordés, le bien fondé des manipulations de masse, le choix du libre
arbitre de l’espèce humaine mais aussi sur les forces et les faiblesses de
celle-ci puisque même les si puissants Éternels sont parfois faillibles. Alors
forcement, je ne peux, en guise de conclusion, que vous conseiller vivement la
lecture de La Fin de l’Éternité. Œuvre de première importance dans
la production d’Asimov, je pense qu’elle mérite amplement d’être plus reconnue
à sa juste valeur. Car en plus de la qualité de son intrigue, des thèmes
abordés et de ses protagonistes, celle-ci est indispensable pour la
compréhension de quelques mystères dans les cycles suivants comme la
disparation du voyage dans le temps que l’on ne retrouvera plus par la suite
(Asimov préférait une SF plus plausible, plus scientifique) mais aussi pourquoi
l’espèce humaine est la seule dans toute la Galaxie, condition sine qua non a
la réussite du plan Seldon comme le découvrira Golan Trevize a la fin de Terre
et Fondation. Bref, un ouvrage à découvrir de toutes urgences…
Points
Positifs :
- Un
ouvrage plutôt méconnu mais qui n’en reste pas moins, de par ses implications,
l’un des plus cruciaux parmi tous ceux d’Asimov. Il faut dire que, en quelque
sorte, tous ses cycles et romans sont plus ou moins liés et que, sans La
Fin de l’Éternité, il n’y aurait pas eu Le Cycle de Fondation ni
celui des Robots. Bref, si vous êtes fan du maitre de la SF, vous
ne pouvez pas passer a coté de ce roman.
-
Un postulat de départ franchement bon : il faut dire que cette fameuse
Éternité, organisation éternelle qui manipule a loisir le destin de l’espèce
humaine sur des milliers de siècles, a de quoi fasciner le lecteur.
-
Le voyage dans le temps est traité d’une manière plutôt intelligente et
pertinente par Asimov. Il faut dire que nous sommes ici à mille lieux des
traditionnelles œuvres du même genre, l’auteur préférant une approche plus
scientifique.
-
Les multiples rebondissements qui se succèdent lorsque l’on aborde le dernier
quart du roman et qui nous tiennent en haleine jusqu’à ce fameux final qui fait
le lien avec les autres œuvres d’Asimov.
Points Négatifs :
-
On sent, malheureusement, que ce roman accuse un peu son âge, principalement
pour ce qui est du traitement narratif de quelques protagonistes, un peu trop
stéréotypés. Le pire étant, bien entendu, Noys Lambent, oh combien fadasse…
-
Curieusement, j’ai l’impression que bon nombre de héros masculins ont tendance
à se ressembler chez Asimov : bourrus, têtus, maladroits avec la gente
féminine. Au bout d’un moment, cela peut lasser.
Ma note : 8/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire