mardi 27 septembre 2022

Les Proies


Les Proies
 
Alors que la Guerre de Sécession touche à sa fin, John McBurney, un soldat nordiste blessé et sur le point de mourir, est secouru par une adolescente de douze ans d'un pensionnat sudiste pour jeunes filles. Au départ, les employées du pensionnat et leurs élèves sont effrayées, mais lorsqu'il reprend des forces, il devient l'objet du désir de la directrice, de son assistante et de quelques-unes des pensionnaires. Cette situation sert la stratégie de survie du soldat mais les jalousies, dans ce microcosme féminin à la sexualité réprimée, risquent de prendre un tour dramatique.
 

Les Proies
Réalisation : Sofia Coppola
Scénario : Sofia Coppola, d'après le roman Les Proies de Thomas P. Cullinan
Musique : Phoenix
Production : American Zoetrope
Genre : Drame
Titre en vo : The Beguiled
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 23 juin 2017
Durée : 94 mn

Casting :
Colin Farrell : John McBurney
Nicole Kidman : Martha Farnsworth
Kirsten Dunst : Edwina Morrow
Elle Fanning : Alicia
Oona Laurence : Amy
Angourie Rice : Jane
Addison Riecke : Marie
Emma Howard : Emily
Wayne Père : Capitaine
Joel Albin : l'homme de la cavalerie
Matt Story : un soldat confédéré
Rod J. Pierce : un soldat confédéré
Eric Ian : un soldat confédéré
 
Mon avis :
 Aussi étonnant la chose puisse paraitre, je n’avais jamais eu l’occasion de regarder un long métrage de Sofia Coppola, d’un autre coté, si pour ce qui est des œuvres du père, c’est une toute autre histoire, bien entendu, disons que les films de la fille ne me disaient pas grand-chose. Et puis, ce samedi, ne sachant pas trop quoi faire de ma soirée, je me suis laissé tenter par Les Proies, un des films les plus récents de la réalisatrice même si, je dois le reconnaitre, je n’en n’attendais nullement monts et merveilles, surtout quand je me suis rendu compte que ce dernier n’était que le remake du film du même nom, datant de 1971 et qui avait, dans le rôle principal, un certain Clint Eastwood. Et, ayant vu celui-ci une ou deux fois il y a fort longtemps, je me suis souvenu de l’histoire, ce qui, vous vous en doutez, n’augurais rien de bon pour cette version moderne de la fille Coppola, bien au contraire… Du coup, sans surprise, je n’ai pas accroché à ce dernier, mais alors, pas du tout ! Il faut dire que, à la base, je n’apprécie guère les remakes, jugeant ces derniers pour le moins inutiles même si je reconnais que certains, occasionnellement, méritent le détour. Le problème, ici, c’est que, me souvenant parfaitement de l’œuvre originale et de la performance du sieur Eastwood qui interprétait pour la toute première fois un personnage négatif, j’étais persuadé que le film de Sofia Coppola souffrirait de la comparaison et, ma foi, ce fut le cas ! Fade, sans saveur, Les Proies version 2017 est à mille lieux de Les Proies version 1971 : exit le coté sulfureux de ce dernier, exit la tension sexuelle qui habitait celui-ci, quand a la performance de Colin Farrell, eh ben, comment dire… bon, je vais être gentil et me contenterais de souligner qu’il n’est pas Clint Eastwood, mais alors, pas du tout ! Bon, vous l’avez compris, si jamais vous eu le plaisir de connaitre l’œuvre originale, passez votre chemin, la version de Sofia Coppola ne pourra que vous décevoir pour ne pas dire plus, par contre, si vous n’avez jamais vu le film de Don Siegel, alors, il se peut que vous accrochiez a celle-ci, mais attention, nous sommes loin, très loin d’avoir affaire a un bon film…
 

Points Positifs
 :
- Si vous n’avez jamais vu l’œuvre originale, datant de 1971, alors, Les Proies pourra éventuellement vous convenir ? Il faut dire que l’histoire est plutôt pas mal et que, ma foi, il y a de quoi passer un bon moment.
- Coté casting, il y a tout de même quelques noms connus : Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Colin Farrell. Qui plus est, ceux-ci sont plutôt bons, y compris les jeunes actrices. Bref, sur ce point, on ne peut pas critiquer ce film…
- Décors, costumes, photographie : ce n’est peut-être pas époustouflant mais l’ensemble reste correct.

Points Négatifs :
- Si vous avez vu l’œuvre originale, vous pouvez allègrement passer votre chemin ! Il faut dire que, au petit jeu des comparaisons, la version de 1971 écrase littéralement ce remake.
- Colin Farrell fait du mieux qu’il peut mais il est à des années lumières de la classe d’un Clint Eastwood !
- Oublié le coté sulfureux et la tension sexuelle du premier…
- Je n’avais jamais vu le moindre film de Sofia Coppola mais qu’est ce que j’ai trouvé ce film fade, mais fade…

Ma note : 6/10

lundi 26 septembre 2022

Môbius – Le Retour des Âmes Mortes


Môbius – Le Retour des Âmes Mortes
 
Berg et Lee sont parvenus à échapper à la bataille avec les neuf démons qui sont lancés à leur poursuite. Deng le tueur qui poursuit Berg à travers les mondes parallèles est sur le point de rejoindre ses soldats dans la ville investie par l'armée des Masques. Assis devant un feu en pleine nature, là où ils viennent d'atterrir, Lee et Berg tentent d'imaginer une nouvelle stratégie pour capturer Deng, lorsque Lee évoque le dixième démon dont parlent les légendes gitanes. Qui peut-il bien être, et va-t-il faire irruption dans l'affrontement inéluctable qui s'annonce ? Ils se retrouvent bientôt dans une sorte de ville Maya où trois sœurs semblent accorder une importance particulière à l'arrivée de Berg. Un sacrifice humain et l'envol d'un aigle divin donnent le signe d'un grand bouleversement. Mais c'est l'irruption d'un des neuf démons qui va précipiter les évènements : Tchrydil l'embrasé, une créature aux tentacules métalliques qui projette des faisceaux de feu. Paradoxalement, Berg décide de faire face et de ne pas fuir vers un autre monde.
 

Môbius – Le Retour des Âmes Mortes
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Anubis
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Science-Fiction
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 26 octobre 2022
Nombre de pages : 56
 
Mon avis :
 Avec Le Retour des Âmes Mortes, nous arrivons, enfin, à la conclusion de cette énième œuvre du duo composé du sieur Jean-Pierre Pécau pour ce qui est du scénario et de l’inimitable Igor Kordey pour ce qui est des dessins et, ma foi, la première chose qui m’est venu à l’esprit en parvenant à l’ultime page, c’est que, incontestablement, cette mini-série ne restera nullement dans les annales… Bien entendu, quelque part, ce n’est pas vraiment une surprise : après tout, si je suis un lecteur régulier et, quelque part, fidèle des productions des deux comparses, ce n’est que bien trop rarement que j’ai put être convaincu par leurs créations et, la plupart du temps, je dois reconnaitre que si tout ce que notre duo nous propose est plutôt sympathique, nous sommes tout de même nettement plus proches de la série B que du chef d’œuvre. Pourtant, sans en attendre ni monts ni merveilles, ce Môbius débutait plutôt bien et, de par son postulat de départ et son univers – mise en avant de la culture gitane, voyage entre les mondes – j’étais tout de même en droit d’attendre une conclusion plus aboutie que celle-ci… Car bon, comment dire : vous trouviez que, jusque là, une partie du scénario était complexe et qu’il n’était pas simple de s’y retrouver dans ses mythes du peuple gitan, disons que vous n’aviez encore rien vu tant ce dernier volet par dans tous les sens et vous assène, que dis-je, vous assomme avec moult éléments de la culture gitane qui vous tombent dessus sans grande explication. De plus, histoire d’enfoncer le clou, pressé par le temps et par le fait que ce tome était le dernier, le sieur Pécau nous pond ici ce qui aurait put parfaitement tenir en deux albums bien remplis et le scénario prend des raccourcis inquiétants, oubliant au passage, protagonistes et autres intrigues tombées au champ d’honneur… Cela est bien dommage car ce Môbius était loin d’être inintéressant au départ, mais bon, avec nos deux compères, il faut toujours s’attendre à tout, c’est-à-dire, au meilleur mais aussi au pire, et, dans le cas de ce dernier album, je pense que vous avez compris ce que je veux dire…
 

Points Positifs
 :
- Suite et fin d’une mini-série dont la grande force – et le principal intérêt – aura été de mettre sur le devant de la scène la culture et les mythes gitans, ce qui, il faut le reconnaitre, est rarissime dans le petit monde de la bande dessinée.
- Igor Kordey est plutôt en très bonne forme et nous livre une excellente prestation qui ravira, je n’en doute pas, ses fans avec son style tellement proche du grand, et regretté, Richard Corben.
- Jean-Pierre Pécau s’en donne à cœur joie et nous propose moult références à la culture gitane qui, ma foi, sont loin d’être inintéressants – en particulier pour ce qui est des mythes.
- La colorisation d’Anubis colle parfaitement bien aux dessins du sieur Kordey.

Points Négatifs :
- Si, jusque là, Môbius ne brillait pas particulièrement par un sans faute, loin de là, il faut reconnaitre que ce dernier volet est le moins bon de la trilogie : trop brouillon, celui-ci ne peut que décevoir des lecteurs qui étaient, je pense, en droit d’attendre davantage de cette conclusion.
- Si vous trouviez l’omniprésence de la culture gitane complexe jusque là, ici, ce sera encore pire et il faut reconnaitre que le sieur Pécau ne fait absolument rien pour vous faciliter la tache, bien au contraire…
- Le scénariste se dépêche de finir tout cela avant de passer à une énième de ses productions, ce, en oubliant au passage pas mal de protagonistes et d’intrigues.
- Un duo de protagonistes principaux qui se sont révélés inintéressants jusqu’au bout.
- Bien évidement, Igor Kordey possède un style particulier et clivant, ce qui fait que ses habituels détracteurs fuiront cet album comme la peste !

Ma note : 6/10

samedi 17 septembre 2022

Mother !


Mother !
 
Dans une maison en flammes, une femme brûle. Un homme, Lui, dépose délicatement un diamant sur un support dans sa chambre. La maison calcinée retrouve son état normal, se réparant toute seule. Une femme, Mère, apparaît et se réveille dans son lit et appelle son mari, Lui, en l'appelant bébé. Ils vivent seuls dans leur demeure isolée. Lui est un poète en manque d'inspiration, et son comportement troublant perturbe son épouse ainsi que la tranquillité qu'elle a su imposer chez eux. Elle est prise souvent de vertiges l'obligeant à prendre des médicaments pour calmer ses crises. Elle ressent également un phénomène étrange, un cœur qui bat à l'intérieur des murs de sa maison. Un soir, alors qu'ils vivent tranquillement leur vie de couple, un homme frappe à la porte. Le mari lui propose de passer la nuit chez eux sans demander l'avis de sa femme, qui est étonnée de la gentillesse de son époux envers un inconnu. L'homme, fumeur, gravement malade, se révèle être un admirateur de l’œuvre du poète. Alors qu'elle dort, Mère est réveillée par la quinte de toux de l'inconnu. Elle le découvre en train de vomir dans ses toilettes, soutenu par Lui, et aperçoit une entaille sur le bas de son dos avant que son mari ne la cache. Le lendemain, alors que l'homme habite chez eux, sa femme sonne à leur porte. Lui propose à cette femme de rester également. Mère est de plus en plus perturbée par ces personnages inconnus qui s'incrustent chez eux.
 

Mother !
Réalisation : Darren Aronofsky
Scénario : Darren Aronofsky
Musique : Jóhann Jóhannsson
Production : Paramount Pictures, Protozoa Pictures
Genre : Horreur Psychologique
Titre en vo : Mother!
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 13 septembre 2017
Durée : 121 mn
 
Casting :
Jennifer Lawrence : Mère
Javier Bardem : Lui
Ed Harris : L’homme
Michelle Pfeiffer : La femme
Domhnall Gleeson : Le fils aîné
Brian Gleeson : Le fils cadet
Stephen McHattie : Le fanatique
Kristen Wiig : Le héraut
Jovan Adepo : L’échanson
Emily Hampshire : L’idiote
Laurence Lebœuf : Une jeune fille
 
Mon avis :
 Après Je Veux Juste en Finir, long métrage pour le moins singulier qui flirtait allègrement, par moments, avec le grand guignolesque mais qui traitait, également, plutôt fort bien les sentiments que peuvent ressentir celles et ceux qui, parvenus a la fin de leurs jours, constatent avec amertume qu’ils ont gâcher leur vie, j’aborde aujourd’hui le cas de Mother !, un film qui, de par sa conception et ses thématiques, va encore plus loin dans le jusqu’au boutisme de la vision d’un auteur et qui, en aucune manière, n’est destiné a tout le monde, bien au contraire ! Il faut dire que, dans le cas présent, Mother ! est une œuvre très particulière et qui, lors de sa sortie, en 2017, divisa tellement le public qu’une majorité de celui-ci aura considéré ce dernier comme étant le pire film de l’année tandis qu’une infime minorité aura jugé qu’il avait affaire a un chef d’œuvre, rien que ça ! Après tout, il faut reconnaitre que Mother ! n'est pas un film à prendre à la légère : il ne faut pas y aller en s'imaginant tout comprendre dès le premier visionnage dans l'état d'esprit de consommation habituelle qu'on a tous lorsqu'on va au cinéma, c’est-à-dire, à la recherche d'efficacité, de frissons, de jeu d'acteur poignants et d'un scénario recherché. En fin de compte, la dernière réalisation de Darren Aronofsky y correspond tout à fait mais il faut juste laisser le temps à notre esprit de digérer et d'assimiler ce monstre cinématographique. En ce sens, Mother ! est un chef-d’œuvre et ceux qui le considèrent comme le pire film de l'année ont tout simplement penser trouver la même efficacité qu'un blockbuster américain classique avec des super-héros qui sauvent le monde ou des zombies qui envahissent la Terre. Ne les prenez pas en compte, ils n'ont tout simplement pas fait l'effort de comprendre, sauf que, à leur décharge, mystifiés par une bande annonce trompeuse, ils s’attendaient a un film d’horreur classique et ils se sont retrouvés avec… eh bien, comment dire… un truc totalement inclassable et limite incompréhensible ! Pourtant, la première partie, qui, en soit, est ambiguë, reste assez classique pour ne pas dire banale : ce couple qui semble vivre une relation épanouissante dans leur nouvelle maison en pleine campagne est bousculé par l'arrivée de deux inconnus qui investissent les lieux comme s'ils étaient chez eux. L'ambiguïté et le mystère semblent être les maitres mots de cette partie. L'atmosphère est pesante, voire étouffante avec ces prises de vue très serrées sur les visages des acteurs, en particulier celui de Jennifer Lawrence, qui, comme nous, est dans l'incompréhension et la surprise face à un tel comportement. Si on regarde cette partie au premier degré, on pourrait penser à des vieux films d'horreur comme Rosemary Baby ou encore Amityville – La Maison de l'Horreur, et, forcément, on risque d'être déçu car cette partie laisse place à une seconde beaucoup plus étonnante mais très différente. Toujours sous le joug de la métaphore, elle se montre plus violente, hétérogène, incohérente et, plus on avance dans le film, plus se succèdent des scènes totalement hallucinantes pour ne pas dire complètement absurdes tandis que nos certitudes du début explosent littéralement en vol. Et la, justement, viens le gros problème de Mother !, c’est-à-dire, qu’il y a deux manières de voir ce film : soit au premier degré et on ne peut qu’être dubitatif devant cette avalanche de grand n’importe quoi qui se succède, soit, on comprend que tout cela n’est que métaphore et là, une fois que l’on a saisit la vision de Darren Aronofsky, c’est-à-dire, que tout cela n’est qu’une transposition des Évangiles, que la jeune femme, c’est Mère Nature, que l’homme, le poète, c’est Dieu, que les Ed Harris et Michelle Pfeiffer, ce sont Adam et Eve, que leurs enfants sont Cain et Abel, que le diamant auquel tient tellement le poète, c’est la Pomme interdite, que son bureau, c’est le Jardin d’Eden, que le bébé, c’est le Christ qui finira sacrifié, que tous ces invités qui se comportent comme des trublions et qui ne respectent rien, ce sont une représentation de l’Humanité en générale et que celle-ci finira détruite a deux reprises par l’entremise de Mère Nature – le Déluge et le feu – lassé de leurs méfaits et de leurs défauts – fanatisme, guerre, non respect de la nature, etc. – et que, pour finir, le Poète / Dieu qui ne peut s’empêcher d’être aimer par ces humains si détestables, reproduira un processus de création du monde – la maison – pour un nouveau départ qui n’est, en quelque sorte, qu’un éternel recommencement… Et là, forcément, si l’on regarde Mother ! en comprenant la vision de son réalisateur et ce qu’il nous montre à l’écran, forcément, on ne voit plus du tout ce film de la même manière et il est difficile de ne pas estimer que Darren Aronofsky est parvenu a un sacré coup de maitre ! Ajoutons à cela que le film est interprété par des acteurs incroyables et l’on admettra que Mother ! est une expérience cinématographique qu'on a très rarement l'occasion de vivre au cinéma. Après, bien entendu, cela reste un long métrage très particulier qui en fera fuir plus d’un, probablement à raison au vu de sa complexité, son jusqu’au boutisme et ses thématiques abordées qui ne sont pas évidentes à saisir de prime abord. Cependant, si vous apprécier les films franchement barrés et qui sortent des sentiers battus, il se peut que vous ne soyez pas insensible a ce Mother ! qui reste, indéniablement, une expérience incroyable…
 

Points Positifs
 :
- Une fois que l’on a compris ce qui ce cache derrière cette histoire pour le moins singulière, c’est-à-dire, qu’en fait, l’intrigue n’est qu’une très longue métaphore de La Bible – principalement de La Genèse, du Nouveau Testament et de L’Apocalypse – Mother ! apparait à nos yeux d’une toute autre manière et là, franchement, on ne peut que saluer bien bas la maitrise artistique et scénaristique de Darren Aronofsky qui nous livre ici une œuvre incroyable !
- Indéniablement, ce film est servi par une petite flopée d’acteurs et d’actrices exceptionnels : Jennifer Lawrence et Javier Bardem sont, bien entendu, les têtes d’affiches, cependant, Ed Harris et Michelle Pfeiffer marquent les esprits de par leur interprétation hallucinante de ce couple très spécial – Adam et Ève !
- Bien entendu, Mother ! est une métaphore biblique, c’est un fait, cependant, on peut y voir aussi la mégalomanie d’un homme, poète a ses heures, qui ne peut vivre heureux sans l’amour que lui porte son public.
- Visuellement, Mother ! est une pure merveille et entre des décors de plus en plus inquiétants au fur et a mesure de l’avancée de l’intrigue et des effets spéciaux plutôt sobres et réussis, c’est un pur régal pour les yeux.
- Bien évidement, pour apprécier au mieux un tel film, un second visionnage s’impose.
- Une œuvre qui ravira, bien entendu, les amateurs de films totalement barrés et qui aiment ce genre d’expérience cinématographiques inclassables…
 
Points Négatifs :
- Un film tellement jusqu’au boutiste, tellement spécial, limite incompréhensible et qui, bien évidement, en fera fuir plus d’un. Il faut dire que Darren Aronofsky va très loin dans sa vision et que son œuvre, d’une complexité indicible, ne peut que diviser, certains, rarissimes, criant au génie, d’autres, nettement plus nombreux, estimant que Mother ! n’est qu’un navet pompeux qui tombe très rapidement dans le grand guignolesque.
 
Ma note : 8/10

Môbius – La Ville qui Rêve


Môbius – La Ville qui Rêve
 
Berg et Lee viennent d'arriver sur un nouveau monde, une des milliers d'alternatives à leur monde d'origine. Nos deux héros sont sur les traces d'un tueur qui sévit d'un monde à l'autre sans motif apparent, et qui sait que Berg est à sa poursuite. Ils se retrouvent au cœur d'une caravane se rendant à Kadath. Un des voyageurs sur son étrange animal les invite à les suivre vers la Ville qui Rêve. Mais très vite, la caravane est victime d'une attaque par l'armée des masques, qu'ils parviennent à vaincre grâce aux armes de Berg et Lee. Certains des soldats révèlent derrière leur masque des yeux crevés, ce qui démontre qu'ils viennent des limbes et sont sous le contrôle d'un maître. Cette armée mystérieuse est connue pour s'emparer des mondes qu'ils parviennent à vaincre, et rendre ces Terras inaccessibles aux autres voyageurs. Mais il semble clair que l'intention de Deng est d'envoyer Berg dans les limbes, cette frange des mondes inaccessible, pour s'en débarrasser. Arrivés dans la superbe ville de Kadath, nos deux voyageurs s'installent dans le caravansérail pour prendre un peu de repos. Lee effectue un flip-flap, un aller-retour très rapide pour aller s'approvisionner en munitions au Mont. Un processus violent que ne peuvent se permettre que ceux dont les cellules ne sont pas encore trop dégradées. A son réveil, ils sont prêts à reprendre leur chasse à l'homme.
 

Môbius – La Ville qui Rêve
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Anubis
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Science-Fiction
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 17 novembre 2021
Nombre de pages : 56
 
Mon avis :
 Après un sympathique premier volet qui avait eu pour lui de présenter un univers plutôt original et une trame narrative pour le moins étonnante – après tout, on allait suivre les péripéties de deux voyageurs d’entre les mondes, le tout, dans une ambiance de folklore gitan – Môbius, œuvre du duo composé de Jean-Pierre Pécau pour ce qui est du scénario et d’Igor Kordey pour ce qui est des dessins, duo qui est, sans aucun doute, le plus présent sur ce blog depuis que celui-ci existe, se rappelle à notre bon souvenir avec un second tome qui, ma foi, est dans la lignée de son prédécesseur… Bon, je ne vais pas vous mentir et encore moins essayer de vous chanter les louanges de cette BD, incontestablement, Môbius ne restera pas dans les annales du Neuvième Art : certes, nous avons affaire à une œuvre sympathique, loin d’être désagréable, c’est un fait, et qui, en plus, aborde une thématique – celle du peuple gitan, de ses rites, de ses légendes – loin d’être commune, bien au contraire. Cependant, comme je l’avais déjà souligné dans ma critique du premier volet – et, quelque part, cela est valable pour la plupart des créations des sieurs Pécau et Kordey – il faut reconnaitre que tout cela tient davantage de la série B que du chef d’œuvre absolu : sympa, agréable, plaisant mais bon, vite fait lu, vite fait oublié… Pourtant, on passe un bon moment à la lecture de ce second volet de Môbius et il faut reconnaitre qu’il est difficile de ne pas être captiver par ce voyage entre les mondes de nos deux héros, surtout que, dans cet album, ces derniers visitent une certaine cité de Kadath que les amateurs de Lovecraft connaissent fort bien puisque celle-ci est présente dans La Quête Onirique de Kadath l'Inconnue, une des œuvres les plus singulières du maitre… Ajoutons à cela quelques démons tout droits sortis des mythes gitans et un Kordey égal à lui-même et l’on se retrouve avec une BD fort sympathique qui ravira les amateurs du genre – les autres, eux, passeront tranquillement leur chemin, bien entendu – qui, naturellement, auront hâte de découvrir le fin mot de l’histoire…
 

Points Positifs
 :
- La suite d’une mini-série sans grande prétention mais qui se démarque un peu de la norme de par son univers original et le fait qu’il mette grandement en avant la culture et les mythes gitans, ce peuple étant présenté, ici, comme des éternels voyageurs entre les mondes.
- Si vous avez apprécié le premier volet de Môbius, vous retrouverez avec plaisir la suite des péripéties de Berg et de Lee qui, une fois de plus, vont voir du pays et connaitre bien des dangers…
- Un bel hommage au grand HP Lovecraft avec la fameuse cité de Kadath.
- Comme je l’avais souligné dans ma critique précédente, on peut aimer ou pas le personnage mais Jean-Pierre Pécau reste un auteur fort prolifique et bourré de bonnes idées qui ne cesse, au fil des années, de nous surprendre même si, parfois, ses créations sont pour le moins hasardeuses…
- Igor Kordey est égal a lui-même et nous livre une excellente prestation qui ravira, je n’en doute pas, ses fans avec son style tellement proche du grand, et regretté, Richard Corben.
- La colorisation d’Anubis colle parfaitement bien aux dessins du sieur Kordey.

Points Négatifs :
- On ne va pas se mentir, les deux protagonistes principaux manquent cruellement de charisme et il faut reconnaitre que l’on a du mal à s’inquiéter pour leur sort…
- Il faut tout de même adhérer au concept de base de ce Môbius : le voyage dans des Terres parallèles après notre mort, mouais…
- L’omniprésence de la culture gitane, franchement complexe, est un peu pesante par moments.
- Bien évidement, Igor Kordey possède un style particulier et clivant, ce qui fait que ses habituels détracteurs fuiront cet album comme la peste !

Ma note : 7/10

vendredi 16 septembre 2022

Je Veux Juste en Finir


Je Veux Juste en Finir
 
Une femme est en route avec son petit ami Jake, vers la maison des parents de ce dernier. Ils se sont rencontrés il y a quelques semaines seulement et c’est leur premier long voyage ensemble. Cependant, elle pense à mettre un terme à leur relation. Les choses deviennent vraiment singulières lorsqu’ils arrivent à la maison des parents de Jake, une ferme isolée, et que la jeune femme, après avoir fait la connaissance des parents de son petit ami, commence à remarquer des détails pour le moins surprenants…
 

Je Veux Juste en Finir
Réalisation : Charlie Kaufman
Scénario : Charlie Kaufman, d'après le roman d’Iain Reid
Musique : Jay Wadley
Production : Likely Story, Netflix
Genre : Drame
Titre en vo : I'm Thinking of Ending Things
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 04 septembre 2020
Durée : 134 mn

Casting :
Jesse Plemons : Jake
Jessie Buckley : la petite amie
Toni Collette : la mère
David Thewlis : le père
Guy Boyd : le concierge du lycée
Ryan Laughtner Steele : Jake danseur
Unity Phelan : la petite amie danseuse
Frederick E. Wodin : le concierge danseur
Colby Minifie : Yvonne
Jason Ralph : le copain d’Yvonne
Hadley Robinson : une fille du Tulsey Town
Gus Birney : une fille du Tulsey Town
Abby Quinn : une fille du Tulsey Town
 
Mon avis :
 Incontestablement, ce fut avec une certaine curiosité que je me suis lancer dans le visionnage de Je Veux Juste en Finir, œuvre paru sur Netflix et dont j’avais entendu moult critiques pour le moins diverses : certains criant au chef d’œuvre, d’autres, au gros truc prétentieux et totalement incompréhensible. Bien entendu, comme il fallait s’y attendre, la vérité est un peu entre ces deux cas extrêmes… Bon, il faut reconnaitre que Je Veux Juste en Finir est une œuvre spéciale, très spéciale même et qu’elle ne conviendra pas à tout le monde. De plus, j’irais même plus loin, mêmes celles et ceux qui apprécient les bizarreries cinématographiques, les films cintrés, possédant un scénario complexe et peu compréhensibles s’il n’y a pas un second visionnage risquent de ne pas adhérer a ce film voir, risquent d’être pour le moins dubitatifs devant les délires de Charlie Kaufman. Il faut dire que, ici, le réalisateur va loin, très loin dans sa vision que l’on peut qualifier de particulière de la chose cinématographique, ce, au risque d’en perdre plus d’un en court de route. Pourtant, Je Veux Juste en Finir débutait fort bien avec ce petit voyage d’un jeune couple qui s’en va rendre visite aux parents du jeune homme : certes, le trajet en voiture peut surprendre de par sa longueur – plus de vingt minutes – cependant, entre des dialogues pour le moins surprenants et une mise en scène nettement plus habile qu’on aurait put le penser de prime abord, force est de constater que cette première partie est un pur régal. Viens ensuite le plat de résistance du film : l’arrivée chez les parents et le diner avec ces derniers. Au début, on ne voit que le coté loufoque de la chose, cependant, au fur et a mesure des dialogues, de plus en plus singuliers, on se dit qu’il y a des détails qui clochent, ce, avant que l’on ne tombe dans l’absurde le plus complet avec ces parents qui, un coup vieillissent, un coup rajeunissent, sans que l’on ne comprenne pas vraiment le pourquoi du comment !? A ce moment précis du film, le spectateur se trouve dans le même état que la jeune fille, c’est-à-dire, qu’il ne comprend plus grand-chose et se met à imaginer moult explications plus ou moins plausibles à ces événements, sauf que, ce n’est pas finit et que la suite, elle, ira encore plus loin dans l’absurde… Et donc, on se coltine un nouveau voyage en voiture, lui aussi plutôt long, de nouveaux dialogues qui, cette fois ci, fonctionnent moins bien malgré quelques fulgurances plutôt bienvenues – la reprise des propos virulents de la critique Pauline Kael à l’encontre du film de Cassavetes, Femme sous Influence – et, suite a un arrêt au plein milieu de nulle part pour acheter des glaces en pleine tempête de neige, notre couple arrive dans un lycée, de nuit, et là… comment dire… on part dans un délire absolu avec, dans le désordre, un couple de danseurs qui remplace nos héros, un vieux concierge qui s’avère être le jeune homme qui se suicide par hypothermie dans sa voiture tout en ayant une vision d’un cochon mort, dévoré vivant par des asticots et un final pour le moins étrange où tous les protagonistes, vieillis, assistent a une remise de prix pour le jeune homme – entretemps devenu agé – devenu un grand physicien et qui se met a pousser la chansonnette comme dans toute bonne comédie musicale qui se respecte… Et là, clap de fin, vous pouvez aller vous coucher ! Alors bien entendu, on a compris qu’en fait, le seul protagoniste réel de l’histoire, c’est le concierge, vieil homme vivant seul et qui, par devoir envers ses parents, a raté sa vie : ce désir d’en finir, c’est le sien, d’où le suicide. Quand a la jeune femme, elle n’a jamais existé ou, plutôt, si, cette dernière étant en fait un assemblage de moult femmes que le vieil homme aura rencontré au cours de sa vie sans jamais oser les aborder, ce qui explique pourquoi, dans ses fantasmes, cette dernière aura connu pas mal de noms et de métiers différents. Alors, en arrivant a ce point de ma critique, que dire au sujet de Je Veux Juste en Finir ? Œuvre géniale ou pur délire mégalomaniaque d’un réalisateur suffisant auquel il est difficile de comprendre grand-chose ? Comme je l’avais dit précédemment, un peu des deux à la fois, aussi incroyable que cela puisse paraitre ! L’idée en elle-même est excellente, c’est un fait, comme le sont les dialogues, la photographie et une mise en scène d’une inventivité rare, le souci, est il est important, justement, c’est tous ces délires qui ne cessent de se succéder, ces longueurs et ce final qui part dans tous les sens. Cela est plutôt dommage car Je Veux Juste en Finir est loin d’être mauvais, bien au contraire, mais bon, parfois, un soupçon de simplicité, cela ne fait pas de mal…
 

Points Positifs
 :
- Un des films les plus complexes et étranges qu’il m’a été donné de voir depuis bien longtemps, un truc inclassable qui peut, parfaitement, être vu comme un chef d’œuvre mais aussi comme un truc totalement suffisent et incompréhensible…
- L’idée générale qui se cache derrière ce scénario oh combien complexe et ubuesque est, pour le moins, excellente une fois que l’on a compris que tout ce que l’on a vu à l’écran n’est que le fantasme de ce vieux concierge bourré de regrets et qui a gâcher sa vie.
- Chapeau bas au deux acteurs principaux – Jesse Plemons et Jessie Buckley – tout simplement parfaits dans leurs rôles respectifs. Bien entendu, Toni Collette et David Thewlis, qui interprètent les parents, sont franchement bons aussi.
- Une mise en scène audacieuse et qui regorge de petits détails, quand a la photographie de Łukasz Żal est un pur régal pour les yeux.
- L’utilisation pour le moins audacieuse de tous les éléments du film d’horreur sans que l’on ne bascule dans le genre à proprement parler.

Points Négatifs :
- Bien entendu, si certains estimeront que ce Je Veux Juste en Finir est un pur chef d’œuvre, d’autres, nettement plus nombreux, le trouveront non seulement incompréhensible mais aussi, pompeux et suffisant. Il faut dire que le film de Charlie Kaufman est fort clivant et n’est pas fait pour tout le monde.
- Trop absurde, trop délirant, surtout vers la fin qui est tout de même une grosse orgie de grand n’importe quoi, ce qui, de mon point de vu, gâche l’impression générale que l’on peut se faire de ce long métrage.
- Si les deux premières parties passent encore, la suite, elle, est nettement plus discutable et, bourrée de longueurs et de dialogues interminables, assez rapidement, on n’a envie que d’une seule chose : que tout cela finisse !

Ma note : 7/10

jeudi 8 septembre 2022

Môbius – Les Fils du Vent


Môbius – Les Fils du Vent
 
A St Denis, au pied d'un pont qui traverse le canal, un camp de gitans va recevoir une visite inattendue. Un commando en armes vient de mettre la main sur un dénommé Berg, alors qu'il allait s'endormir dans sa voiture aménagée. Les habitants du camp n'opposent pas de résistance en voyant que les assaillants ne sont pas des policiers. Et lorsque Berg parvient à prendre la fuite, Lee se lance à sa poursuite. En tentant de traverser la route vers l'autre côté du pont, Berg est percuté par un camion, la jeune femme qui venait de le rejoindre tombe à ses côtés. Quelques minutes plus tard, alors qu'ils sont déclarés morts, Lee et Berg se réveillent au milieu d'une scène de guerre, entourés de cadavres, au pied d'un char d'assaut qui porte le logo d'une armée inconnue. Lee sait très bien pourquoi ils sont là, Berg ne portait pas de bague et lorsqu'ils sont morts tous les deux ils se sont réveillés dans un monde parallèle qui n'était pas prévu. Pour remettre de l'ordre dans tout cela, la jeune femme programme sa bague sur 9999, et fait exploser une grenade qui les tue à nouveau. Lorsqu'il se réveille sur Terra 9999, Berg ne semble pas comprendre ce qui lui arrive. Pourtant l’Organisation est certaine que c'est l'homme qu'il lui faut...
 

Môbius – Les Fils du Vent
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Anubis
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Fantastique, Science-Fiction
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 13 janvier 2021
Nombre de pages : 56
 
Mon avis :
 S’il y a bien un duo d’auteurs qui est omniprésent sur ce blog en cette première année d’existence, on peut dire, sans se tromper, qu’il s’agit de Jean-Pierre Pécau et d’Igor Kordey, le premier, scénariste touche à tout et qui sort quasiment une BD par mois, le second, dessinateur au style décrié mais qui nous rappelle si bien le grand et regretté Richard Corben. Ainsi, que cela soit ensemble – l’exemple le plus parlant étant, bien entendu, L’Histoire Secrète, série interminable dont on se demande à chaque fois si on en verra la bout – ou séparément, depuis janvier dernier, les deux compères reviennent faire un petit tour sur ce blog, même si, je dois l’admettre, pas toujours avec une grande réussite… Et donc, après avoir marquer durablement cette première année d’existence du Journal de Feanor, Pécau et Kordey s’invitent une fois de plus dans nos demeures avec ce premier volume d’une toute nouvelle série, Môbius. Une de plus, diront leurs détracteurs, une de plus, diront même les fans qui préféraient peut-être que les deux bougres finissent leurs autres œuvres respectives… Mais bon, après tout, pour ce qui est de ces derniers, pourquoi ne pas tenter l’expérience surtout que, comme on le sait bien, le duo est capable de nous pondre des trucs vachement originaux qui fourmillent de bonnes idées ?! Et, ma foi, en lisant ce premier volume de Môbius, s’il y a bien une chose que l’on ne peut critiquer, c’est l’originalité de la chose et ce scénario de Pécau qui nous surprend vraiment : une certaine mythologie gitane omniprésente, cette idée que la mort nous entraine dans un monde parallèle, cette police qui cherche les criminels par delà les dimensions, oui, sur ce point, Jean-Pierre Pécau a été loin et nous livre un univers étonnant et prometteur. Ensuite, il y a le cas Igor Kordey : si le style de ce dernier ne plaira toujours pas à tout le monde, ses fans, eux, seront ravis de le retrouver plus en forme que jamais et il est de plus en plus évidant, avec les années qui se sont écoulées depuis ses débuts, que ce dernier se rapproche de plus en plus du grand Richard Corben. Cependant, tout n’est pas parfait dans ce premier volume de Môbius, loin de là : il y a de bonnes idées, c’est un fait, mais il faut tout de même adhérer au concept général, c’est-à-dire, ce voyage après la mort dans d’autres Terres parallèles, ensuite, les protagonistes, il faut le reconnaitre, ne sont pas charismatiques pour un sou et lorsque l’on n’accroche pas au sort des héros, c’est un peu difficile de s’emballer vraiment pour leur sort, vous ne trouvez pas ? Pour finir, toute cette culture gitane est, par moments, un peu pesante même si ce n’est pas le principal défaut de cette BD… Bref, pour un premier tome, j’ai été loin d’être totalement conquis par ce Môbius qui possède certes tout un tas de bonnes idées mais qui a du mal a totalement accrocher le lecteur. Certes, cela ne m’empêchera nullement d’être au rendez vous de la suite, mais, en tous cas, ce ne sera pas avec un grand enthousiasme, contrairement a d’autres séries du duo Pécau / Kordey et dont certaines, au demeurant, on même été abandonnées en court de route…
 

Points Positifs
 :
- Un postulat d’ensemble franchement original et qui met plutôt bien en avant toute une mythologie gitane qui est, il faut le reconnaitre, plutôt méconnue du grand public. De plus, cette idée que l’on est transporter, après notre mort, dans des mondes parallèles, si elle peut paraitre audacieuse, n’en reste pas moins intéressante.
- On peut aimer ou pas le personnage mais Jean-Pierre Pécau reste un auteur fort prolifique et bourré de bonnes idées qui ne cesse, au fil des années, de nous surprendre même si, parfois, ses créations sont pour le moins hasardeuses…
- Igor Kordey est égal a lui-même et nous livre une excellente prestation qui ravira, je n’en doute pas, ses fans avec son style tellement proche du grand, et regretté, Richard Corben.
- La colorisation d’Anubis colle parfaitement bien aux dessins du sieur Kordey.

Points Négatifs :
- Un manque de charisme évidant de la part des protagonistes principaux, ce qui fait que l’on a du mal a accroché totalement à l’intrigue vu que l’on se moque pas mal de leur sort.
- Il faut tout de même adhérer au concept de base de ce Môbius : le voyage dans des Terres parallèles après notre mort, mouais…
- L’omniprésence de la culture gitane, franchement complexe, est un peu pesante par moments.
- Bien évidement, Igor Kordey possède un style particulier et clivant, ce qui fait que ses habituels détracteurs fuiront cet album comme la peste !

Ma note : 7/10