Drunk
Quatre
amis, professeurs dans un lycée, quinquagénaires un peu dépassés, décident de
mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme
aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Faisant preuve d'une
rigueur prétendument scientifique, ils relèvent ensemble le défi dans la sphère
privée et professionnelle, chacun espérant que sa vie sera meilleure. Si, dans
un premier temps, les résultats sont encourageants, la situation dérape
rapidement, et échappe à leur contrôle.
Drunk
Réalisation
: Thomas Vinterberg
Scénario
: Thomas Vinterberg et Tobias Lindholm
Musique : Janus
Billeskov Jansen
Production : Zentropa,
Film i Väst, Topkapi Films, Danish Film Institute
Genre : Comédie
dramatique
Titre
en vo : Druk
Pays
d’origine : Danemark
Parution
: 24
septembre 2020
Langue
d'origine : danois
Durée
: 115
min
Casting :
Mads
Mikkelsen : Martin
Thomas
Bo Larsen : Tommy
Magnus
Millang : Nikolaj
Lars
Ranthe : Peter
Maria
Bonnevie : Anika
Helene
Reingaard Neumann : Amalie
Susse
Wold : la principale du lycée
Magnus
Sjørup : Jonas
Silas
Cornelius Van : Casper
Albert
Rudbeck Lindhardt : Sebastian
Martin
Greis-Rosenthal : le maître d'hôtel
Frederik
Winther Rasmussen : Malthe
Aksel
Vedsegaard : Jason
Aya
Grann : Josephine
Mon
avis : Incontestablement, Drunk gardera longtemps, une place
particulière dans mon cœur puisque, lorsque, enfin, j’ai eu l’opportunité d’aller
le voir, en mai 2021, cela faisait une éternité que je ne m’étais pas rendu dans
les salles obscures puisque, en raison de la pandémie de Covid-19 et la
fermeture des cinéma, à l’époque, la toute dernière fois que j’avais eu
l’occasion de voir un long métrage sur grand écran, ce fut en décembre 2019
avec le troisième volet de la dernière trilogie en date de Star
Wars, le si décrié L'Ascension
de Skywalker… Bref, je vous laisse imaginer à quel point la chose me
manquait car bon, comment dire, sans être non plus un féru absolu des salles
obscures, à un moment donné, il faut reconnaitre que regarder un film chez soi
ou sur grand écran, ce n’est pas tout à fait la même chose… Ceci étant dit, il
est temps de s’intéresser au film du jour, celui que j’ai choisis, en mai 2021,
d’aller voir pour ce grand retour au cinéma et, ma foi, force est de constater
que je ne pouvais pas mieux choisir que ce Drunk, dernier long
métrage en date du terriblement doué Thomas Vinterberg… Paru en octobre 2020 en
France, Drunk fut, comme bon nombre d’autres films,
déprogrammé en raison de la fermeture, pendant de longs mois, des salles de
cinéma, du coup, j’ai dut patienter trop longtemps a mon gout avant d’avoir la
chance – oui, la chance – de pouvoir enfin regarder ce qui pourrait fort bien
être, à mes yeux, un des meilleurs films de l’année. Il faut dire que Thomas
Vinterberg, s’il n’est pas le premier venu, bien au contraire, nous livre tout
de même avec Drunk une œuvre magistrale et probablement encore
plus réussie qu’on aurait put le penser de prime abord… Partant d’un postulat
pour le moins singulier – une bande de quadragénaires un peu blasés par la vie
et loin de la fougue de leur jeunesse, se décident à tenter une expérience fort
curieuse qui voudrait qu’un homme, afin de vivre mieux, devrait toujours avoir
0,5 grammes d’alcool dans le sang – Drunk nous entraine dans une
histoire qui débute comme étant une comédie pour le moins potache et qui finit
de manière pour le moins dramatique. En effet, ici et sans le moindre fard, le
film nous démontre que les premiers essais de cette expérience peu commune
fonctionnent fort bien : nos quatre profs sont plus éveillés que jamais,
retrouvent le feu sacré et sont métamorphosés, ce, que ce soit d’un point de vu
professionnel que personnel. Cependant, personne n’est dupe et d’ailleurs, le
spectateur ne s’y trompe pas : l’alcool est un ennemi oh combien vicieux
et si les premiers temps sont une réussite, les limites sont très rapidement
franchies et chacun de ces expérimentateurs si particuliers connaitra une chute
terrible mais prévisible. Ainsi, après moult orgies alcooliques, pertes
familiales et professionnelles, le tout, filmé d’une main de maitre par un
Thomas Vinterberg en très grande forme, Mads Mikkelsen – magistral ici – et ses
comparses connaitront une bien sombre descente aux Enfers et lorsque, à la
suite d’un énième drame, le spectateur se dira que la lecon est apprise et que
ces derniers pourront aspirer à une vie meilleure et au bonheur, l’alcool,
toujours vainqueur, toujours implacable, se rappellera à leur bon souvenir pour
une conclusion magistrale et qui nous rappelle fort bien à quel point si
l’ivresse rime fort bien avec l’allégresse, au final, c’est la tristesse qui
est au rendez vous… Bref, vous l’avez compris, j’ai été plus que conquis par
ce Drunk et pour un retour dans les salles de cinéma, je pense
ne pas me tromper en affirmant que je ne pouvais pas mieux choisir : un
véritable chef d’œuvre d’un très grand réalisateur, des acteurs magistraux, une
thématique forte et sombre, ma foi, oui, ici, on frôle tout simplement la
perfection !
Points
Positifs :
-
Un postulat de départ pour le moins singulier avec ces quatre comparses qui
décident de tenter une expérience sur la consommation quotidienne d’alcool et
qui s’avère être une réussite incontestable. Démarrant comme une comédie, Drunk tombe
rapidement dans le drame lorsque ses héros, de plus en plus en plus alcoolisés,
vont sombrer dans l’alcoolisme en franchisant toutes les limites de celui-ci et
sans, finalement, réussir à s’en sortir.
-
Un message bien sombre ressort de ce film puisque l’alcool en est, après tout,
le personnage principal : nécessaire pour permettre à certains de se
sentir mieux, fidèle compagnon de toutes les fêtes, celui-ci n’en reste pas
moins terriblement vicieux puisque, une fois tomber dans ses griffes, c’est
aussi une lente descente aux Enfers que l’on subit, cela, sans pouvoir en
sortir.
-
Un lot d’acteurs qui sont tout simplement parfaits et si, bien évidement, Mads
Mikkelsen est le figure de proue de ce film et qu’il est aussi le plus connu du
grand public, ses comparses ne sont pas en reste.
-
Il y a tout de même moult scènes inoubliables dans Drunk et,
bien évidement, toutes ces orgies d’alcool qui deviennent de plus en plus
hallucinantes au fil d’une consommation de plus en plus effrénée, ont de quoi
marquer les esprits.
-
Une conclusion terrible, de par ses conséquences et la victoire implacable de
l’alcool, mais terriblement réussie et, finalement, parfaite…
-
Oui, Drunk est une comédie dramatique et malgré le propos
sombre de ce film, moult scènes vous feront rire !
-
Si vous avez connu dans votre vie une expérience – quelle qu’elle soit – avec
l’alcool, que ce soit vous-même ou vos proches, alors, le propos de ce film ne
vous laissera pas indifférent.
Points
Négatifs :
-
L’alcool est présenté, tout de même, d’une manière fort ambigüe – mais, quelque
part, c’est la vérité – et cette absence de morale ne plaira peut-être pas à
certains…
-
Celles et ceux qui ne jurent que par les happy-end risquent de tiquer avec ce
film même si je ne vois pas comment il pouvait finir autrement ?
Ma
note : 8,5/10
Douleur
et Gloire
Salvador
Mallo est un réalisateur tourmenté et en fin de carrière qui a connu le succès
mais qui ne réalise plus de films à cause des nombreuses douleurs physiques et
psychiques dont il souffre. Par hasard, il retrouve Zulema, une de ses
actrices, qui lui donne l'adresse d'Alberto Crespo, un acteur d’un de ses
grands succès avec qui il est brouillé depuis trente-deux ans. À son contact,
il sombre peu à peu dans l’addiction à l’héroïne. Frappé d'une terrible
dépression au moment même où Sabor, son film le plus acclamé, est
réédité, il se retrouve submergé par des fragments de son existence et il se
remémore également des souvenirs de son enfance auprès de sa mère à Paterna.
Salvador va connaître toute une série de retrouvailles après plusieurs
décennies, certaines en chair et en os, d'autres par le souvenir, certaines
ravivant parfois ses souffrances, d'autres le relançant dans le processus
créatif et lui permettant d'approcher le sens de sa vie.
Douleur et Gloire
Réalisation
: Pedro Almodóvar
Scénario
: Pedro Almodóvar
Musique : Alberto
Iglesias
Production : El
Deseo
Genre : Drame
Titre
en vo : Dolor y gloria
Pays
d’origine : Espagne
Parution
: 22
mars 2019
Langue
d'origine : Espagnol
Durée
: 113
min
Casting :
Antonio
Banderas : Salvador Mallo, un réalisateur que les
douleurs physiques et morales empêchent de tourner
Asier
Flores : Salvador Mallo, enfant
Asier
Etxeandia : Alberto Crespo
Nora
Navas : Mercedes, l'assistante de Salvador
Leonardo
Sbaraglia : Federico Delgado, le grand amour de
Salvador
Julieta
Serrano : Jacinta, la mère de Salvador en fin de
vie
Penélope
Cruz : Jacinta, jeune
César
Vicente : Eduardo, le jeune maçon à qui Salvador
apprend à lire et à écrire
Cecilia
Roth : Zulema, une actrice amie de Salvador
Raúl
Arévalo : Le père de Salvador
Susi
Sánchez : Beata
Rosalía
: Rosita, la villageoise qui chante
Pedro
Casablanc : Dr. Galindo
Julián
López : Le présentateur de la cinémathèque
Eva
Martín : La radiologue
Sara
Sierra : Conchita
Xavi
Sáez : Un spectateur à la cinémathèque
Agustín
Almodóvar : Le prêtre
Topacio
Fresh : Une spectatrice à la cinémathèque
Mon
avis : Il est bien entendu inutile de
rappeler l’importance de Pedro Almodóvar dans le petit monde du Septième Art de
ces quatre dernières décennies car bon, comment dire, si le réalisateur
espagnol est, sans aucune contestation possible, le plus connu de son pays en
dehors des frontières de celui-ci et que, même aux yeux du grand public plus
avide de films à grand spectacle hollywoodien, Pedro Almodóvar n’est pas un
inconnu, il faut également reconnaitre que ses œuvres, nombreuses, de qualités,
sont pour beaucoup pour la reconnaissance que le réalisateur ibérique connait
auprès des critiques comme du public depuis bien longtemps désormais.
Curieusement, depuis que ce blog existe, je n’avais pas encore eu l’occasion de
vous parler du sieur Almodóvar et, au vu de l’importance du réalisateur, c’était
presque une hérésie ! Fort heureusement, le hasard faisant souvent bien
les choses, hier soir, j’ai eu l’opportunité de voir un de ses longs métrages
les plus récents, l’excellent Douleur et Gloire… Paru en 2019, ce
film est, probablement, un des plus intéressants de Pedro Almodóvar puisque, en
le regardant, il est difficile de ne pas se dire que celui-ci est, en quelque
sorte, le portrait du réalisateur lui-même, de son enfance, de sa réussite, de
ses faiblesses, de ses doutes et, naturellement, de ses amours et amitiés
perdus. Pour camper son alter ego devant la caméra, rien de tel qu’Antonio
Banderas qui est, sans aucun doute possible, l’acteur fétiche
d’Almodóvar : en effet, c’est ce dernier qui le fit débuter lors de ses
premiers films, dans les années 80, et, après l’intermède américain de
l’acteur, qui le fit revenir à ses cotés dans les années 2010. Un duo de choc
de qualité, donc, pour un film qui l’est tout autant : Douleur et
Gloire est donc une œuvre autobiographique, comme je l’ai dit
précédemment, mais c’est également une œuvre d’une intelligence rare, sincère
où un Banderas plus faillible que jamais mais néanmoins magistral, campe un
Almodóvar plus vrai que nature au point même que, lors de chaque scène, chaque
dialogue, le spectateur se demande où est la part de réel et la part de
fiction. Les amateurs de Pedro Almodóvar seront, une nouvelle fois, totalement
conquis par cette énième réalisation de leur réalisateur favori et si,
naturellement, une part plus importante du grand public passera tranquillement
son chemin, quelque part, cela importe peu : après tout, cela ne reste
qu’une affaire de gouts et l’on ne peut pas obliger des gens qui ne jurent que
par des films d’actions ou de super-slips à apprécier une œuvre que l’on
qualifiera de plus intellectuelle. Bref, vous l’avez compris, Douleur
et Gloire est une superbe réussite du sieur Almodóvar, une de plus
diront certains, et, incontestablement, la preuve évidente que le réalisateur
espagnol à encore pas mal de choses à nous raconter, alors, pourquoi bouder son
plaisir et ne pas continuer, encore et encore, à voir ou revoir ses créations…
Points
Positifs :
-
Probablement un des tous meilleurs films de Pedro Almodóvar et, en tous cas,
sans nul doute son plus sincère, son plus personnel puisqu’il est évidant, en
le visionnant, que nous avons affaire à une œuvre autobiographique qui nous
fait découvrir, de superbe manière, le passé et le présent du réalisateur.
-
Un casting de qualité, comme il est de coutume avec Almodóvar et si, parmi les
têtes d’affiches, le grand public reconnaitra particulièrement Penélope Cruz et
Antonio Banderas, c’est surtout ce dernier qui crève l’écran avec une
interprétation magistrale de ce vieux réalisateur sur le déclin qui, obnubilé
par ses diverses douleurs corporelles, n’ose plus faire de cinéma.
-
Malgré un coté nostalgique qui transparait pendant une bonne partie du
film, Douleur et Gloire est, avant toute chose, un bel hymne à
la vie : certes, le passé est omniprésent, certes, il y a eu bon nombre de
séparations, de disparitions et de diverses fâcheries, mais l’avenir peut être
tout de même prometteur.
-
Les fans du sieur Almodóvar retrouveront naturellement un bon nombre des
thématiques habituelles du réalisateur comme le rapport à la mère, les premiers
émois amoureux, le poids du passé, etc.
Points
Négatifs :
-
Bien évidement et, comme c’est à chaque fois le cas avec tous les films de
Pedro Almodóvar, le grand public, nettement plus habitué à des longs métrages à
grand spectacle et où prime l’action au détriment de la réflexion, passera
tranquillement son chemin en se demandant pourquoi le réalisateur espagnol est
toujours porté aux nues. Cela reste, naturellement, une affaire de gouts
personnels…
-
Les détracteurs de Pedro Almodóvar regretteront peut-être que celui-ci ne sorte
quasiment jamais de ses thèmes de prédilections – le poids du passé, le rapport
a la mère, les émois amoureux homosexuels – mais bon, peut-on vraiment lui en
vouloir vu qu’il est tellement doué et se renouvelle à chaque fois ?
Ma
note : 8,5/10
Mémoires
d'une Geisha
En
1929, une jeune fille d'un village de pauvres pêcheurs du Japon, Chiyo, et sa
sœur Satsu sont vendues par leur père à la tenancière d'une maison de geisha.
Les deux sœurs sont rapidement séparées et Chiyo se retrouve confrontée à la
sévérité de la maîtresse de maison et à la dureté de la vie d'une apprentie
geisha. Elle doit également faire face à l'hostilité teintée de jalousie de
Hatsumomo, geisha vedette de la maison qui, par ruse, réussit à la faire
reléguer au statut de simple servante. Chiyo a perdu tout espoir en l’avenir
lorsque, au hasard d'une rencontre, elle est séduite par la gentillesse d'un
homme, président d'une entreprise d'électricité, dont elle tombe amoureuse.
Elle décide alors de tout faire pour mériter son attention. Fort opportunément,
une autre geisha, Mameha, la prend sous son aile et entreprend de lui enseigner
les rudiments du métier en devenant sa grande sœur. Grâce à Mameha et aidée de
sa détermination, elle devient bientôt, sous le nom de Sayuri, une geisha
célèbre et admirée dans tout le Hanamachi.
Mémoires d'une Geisha
Réalisation
: Rob Marshall
Scénario
: Robin Swicord
Musique : John
Williams
Production : DreamWorks
Pictures, Spyglass Entertainment, Amblin Entertainment
Genre : Drame
Romantique
Titre
en vo : Memoirs of a Geisha
Pays
d’origine : États-Unis
Parution
: 29
novembre 2005
Langue
d'origine : Anglais, Japonais
Durée
: 145
min
Casting :
Zhang
Ziyi : Chiyo puis Sayuri
Suzuka
Ohgo : la jeune Chiyo
Gong
Li : Hatsumomo, la rivale
Michelle
Yeoh : Mameha, la geisha protectrice
Ken
Watanabe : le Président Iwamura Ken
Kōji
Yakusho : Nobu, l'associé du Président
Kaori
Momoi : O-Kami
Yūki
Kudō : O-Kabo ou Pumpkin, la sœur d'Hatsumomo
Zoe
Weizenbaum : la jeune Pumpkin
Kenneth
Tsang : le général
Karl
Yune : Koichi
Ted
Levine : le colonel Derricks
Cary-Hiroyuki
Tagawa : le Baron
Paul
Adelstein : le lieutenant Hutchins
Togo
Igawa : Tanaka
Mako
: Sakamoto
Samantha
Futerman : Satsu, la sœur de Chiyo
Elizabeth
Sung : la femme de Sakamoto
Thomas
Ikeda : M. Bekku
Randall
Duk Kim : le docteur Crab
Shizuko
Hoshi : Narration de Sayuri
Mon
avis : Ne trouvant guère l’inspiration,
ces jours-ci, sur les diverses plateformes de streaming et pestant
inlassablement sur le fait que, de nos jours, une bonne partie des films et des
séries que l’on nous propose sont imbibés de wokisme ou sont destinés aux
adolescentes, ce fut, totalement par hasard, que je suis tombé sur Mémoires
d’une Geisha, long métrage qui date de 2005 – une éternité pour les plus
jeunes d’entre nous, une bonne année à mes yeux, pas si lointaine finalement –
et que je n’avais, jusque là, pas eu l’occasion de regarder. Du coup, pourquoi
pas puisque je suis un vieil amateur de culture nippone – lorsqu’on a été élevé
à coup de dessins animés japonais dans les années 80, c’est un peu normal – et
que, sans attendre non plus ni monts ni merveilles de ce film, je m’étais dit
que, au moins, il me ferait passer un bon moment et, accessoirement,
m’entrainerait dans l’univers de ces intrigantes et mystérieuses geishas… Or,
dès les premières secondes, un détail me choqua : mes pourquoi parlent-ils
donc en anglais ?! Ah, mais oui, Mémoires d’une Geisha est
un film américain, bon, pas, tant pis, on va faire avec… Même si, d’entrée de
jeu, je n’ai pas put m’empêcher de me dire que pour la subtilité nippone, on
repassera et que, qui dit film hollywoodien, dit avalanche de grands
sentiments, de scènes convenues et d’autres joyeusetés du même genre… Un peu
troublé par l’utilisation de l’anglais alors que le japonais me manquait, vint
alors le deuxième problème de ce long métrage : les actrices principales
sont des… chinoises ! Ah bah oui, mais c’est logique que dans un film
traitant des geishas, un des symboles nippons les plus évidents et se déroulant
au Japon – forcément – les rôles principaux soient tenus par des chinoises…
Alors bien entendu, vous me direz qu’il ne s’agit pas de n’importe qui, que
nous avons affaire, tout de même, a Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh – qui,
pour la petite histoire, est malaisienne mais dont les parents sont chinois –
bref, un casting cinq étoiles, c’est un fait ! Mais vous allez me faire
croire que nos amis américains ne pouvaient pas trouver des actrices nippones
pour leurs rôles principaux, surtout qu’ils l’ont fait pour le casting masculin
et pour les seconds rôles ?! Bon, je sais, vous allez me dire que c’est un
détail et que j’exagère un peu… oui, comme le public chinois et japonais qui
n’apprécia guère la chose – on se demande pourquoi !? Arrivé là, on en
arrive au troisième problème de ce film qui, en fait, n’est que la conséquence
du premier : le romantisme dégoulinant. Eh oui, si Mémoires d’une
Geisha avait été un film nippon, sans nul doute que nous aurions eu
droit à une œuvre plus crue, plus dure mais plus en phase avec la réalité… mais
comme c’est un film américain, nous avons affaire à un film terriblement
conventionnel, romantique et où le coté dramatique n’est pas crédible pour un
sou puisque l’on se doute bien que l’on aura droit à un happy-end. Bref, on se
croirait presque dans un long métrage de Spielberg lorsque ce dernier n’est pas
inspiré et qu’il nous offre du grand spectacle, des beaux décors, un casting
cinq étoiles mais un scénario qui sent le déjà-vu… Tout cela est fort dommage
car Mémoires d’une Geisha n’est pas un mauvais film, loin de
là, mais bon, à un moment donné, ses défauts, ses fautes de gouts, ses choix
hasardeux font que la sauce ne prend jamais et que l’on se retrouve, au final,
avec un film qui se laisse regarder mais qui déçoit plus qu’autre chose.
Dommage au vu de la thématique proposée mais bon, à un moment donné, quand on
souhaite parler de certains sujets, autant laisser faire les personnes
concernées…
Points
Positifs :
-
Malgré ses nombreux défauts, Mémoires d’une Geisha reste un
film qui se laisse regarder et qui peut plaire à un certain public peut-être un
peu moins regardant sur certains détails qui, selon moi, ont leur importance.
Naturellement, le savoir faire américain pour nous pondre des œuvres à grand
spectacle y est pour beaucoup.
-
Même si le choix du casting principal est contestable, il faut reconnaitre que
Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh, ce n’est pas n’importe qui et que nous
avons tout de même affaire à un beau trio d’actrices. Quand aux seconds rôles et
le casting masculin, plus marqué nippon, reconnaissons qu’il est lui aussi de
qualité.
-
Une esthétique de toute beauté et une reconstitution du Japon des années 30 et
40 qui nous donnent l’impression d’avoir remonté le temps.
Points
Négatifs :
-
Mais quel dommage que Mémoires d’une Geisha ne soit pas un
film japonais, on aurait évité le fait qu’il soit terriblement conventionnel,
d’un romantisme dégoulinant et le fait qu’il soit totalement calibré pour le
grand public, au point même qu’il en devienne caricatural…
-
Même si Zhang Ziyi, Gong Li et Michelle Yeoh sont de grandes actrices, vous
trouvez normal que pour un film se déroulant au Japon et traitant des geishas,
on choisisse des chinoises ?! Il n’y a pas d’actrices nippones de
qualité ? C’était la solution de facilité de nous pondre un casting connu
des occidentaux et qui attirerait le spectateur ?!
-
Un scénario convenu, qui sent le déjà-vu à plein nez et sans grande surprise.
Bien entendu, histoire d’enfoncer le clou, nous avons droit à un happy-end.
-
L’utilisation de l’anglais au lieu du japonais m’aura gêné tout au long du film
même si je comprends pourquoi c’est ainsi…
-
Il n’est pas un peu pédophile notre ami le président tout de même !?
Ma
note : 6,5/10