Les
Aventures de Tintin – Tintin au Congo
Tintin
se rend en paquebot au Congo Belge dans le cadre de son travail de journaliste,
accompagné de son chien Milou. Tom est un homme qui s'est embarqué
clandestinement sur le même bateau et qui tente à plusieurs reprises de tuer le
jeune journaliste. Une suite de péripéties amène Tintin au royaume des
Babaoro'm, où il devient le sorcier attitré. Il découvre alors que les hommes
blancs voulant sa mort (notamment Tom) sont des gangsters affiliés à Al Capone
qui tentent de prendre le contrôle de la production de diamants au Congo.
Les Aventures de Tintin – Tintin au Congo
Scénario
: Hergé
Dessins
: Hergé
Couleurs : Hergé
Couverture : Hergé
Editeur
: Casterman
Genre : Aventure,
Franco-Belge
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 1946
Nombre de pages : 62
Mon
avis : Après avoir abordé le cas de Tintin
au Pays des Soviets, premier volume des aventures du reporter à la
houppette, intéressons nous donc, à présent, a ce fameux et tant contesté Tintin
au Congo, album qui depuis quelques années traîne autour de lui une
réputation sulfureuse a tendance raciste. Tout d’abord, l’histoire en elle-même
: ce n’est pas un grand Tintin, il faut l’admettre, la suite sera
largement d’un niveau supérieur, cependant, malgré cela, il garde un certain
charme désuet des premières aventures du reporter a la houppette. Tintin
au Congo est le type même du Tintin pré-Haddock : Milou y occupe
une place importante, il discute le plus logiquement du monde avec son maître
qui trouve cela parfaitement normal et on se trouve en plein dans les grands
voyages dépaysant des premiers volumes (en URSS, en Amérique, en Chine etc.).
Certes, au fil de sa carrière, Tintin et ses compagnons parcourront le monde
(et la Lune) dans tous les sens, mais l’ambiance en sera différente, bien moins
naïve que dans les premiers volumes qui datent des années 30. Et justement, c’est
la que le bât blesse. Nombreux sont ceux, qui, à la lecture de ce Tintin
au Congo, ont taxé Hergé de raciste, et il est clair qu'en le
relisant, après tant d’années, je ne peux que reconnaître qu'il existe bel et
bien un certain malaise dans cet album. Mais la où certains grand défenseurs de
la cause noire souhaiteraient son interdiction pure et simple,
je n’irais pas jusque la. Certes, les stéréotypes sur les africains sont
légions, et même sans lire l’album, rien que la façon dont ils sont dessinés est
peu reluisante. Mais ces stéréotypes tant décriés ne sont pas plus nombreux que
dans Tintin au pays des Soviets ou que dans Tintin en
Amérique : comme dans d’autres bandes dessinées de l’époque, mais
aussi dans des romans ou dans des films, on a droit a la vision occidentale de
l’Homme Blanc sur le reste du monde, vision qui, si elle peut paraître
condamnable de nos jours est a remettre dans le contexte du début du siècle qui
n’est évidement pas le notre. Un exemple flagrant dans Tintin au Congo :
le nombre d’animaux qui sont tout bonnement massacrés dans l’histoire.
Inacceptable de nos jours, et c’est normal. Mais c’était malheureusement cela
un safari entre les deux guerres, on ne peut pas réécrire le passé. Et c'est ce
que souhaiterait le politiquement correct, c'est-à-dire : supprimer tout ce qui
est gênant même si cela dénature des œuvres, voir les interdire (après tout, on
gomme bien les cigarettes sur certaines photos d’acteurs de l’époque, ce qui au
passage est assez ridicule, on connaît aujourd'hui les méfaits du tabac, mais
ce n’est pas une raison pour occulter le fait que celui ci occupe une place
légendaire dans l'industrie cinématographique). Alors, oui, Tintin au
Congo représente bien la vision que pouvait avoir un belge des années
30 sur les africains, avec toutes les fausses idées et les stéréotypes de
l’époque. Mais de là a taxé Hergé de raciste, c’est aller un peu vite en
besogne pour qui s’intéresse un tant sois peu a sa vie. Et ce n’est même pas
nécessaire : il suffit de relire l’intégralité des Aventures de Tintin pour
se rendre compte que ce soit disant racisme est bien peu présent et que Hergé
ne mérite absolument pas un procès en sorcellerie que beaucoup souhaiteraient
mais qu'il devrait plus être vu comme un homme de son temps qui évolua
rapidement dans sa vison du monde.
Points
Positifs :
-
Un album loin d’être exceptionnel, bien au contraire, mais qui reste plutôt
plaisant à lire pour les plus jeunes d’entre nous et ceux qui apprécient
les Tintins pré-Haddock, c’est-à-dire, des récits plus naïfs,
certes, mais loin d’être inintéressants.
-
Graphiquement, l’apport de la couleur est un plus en comparaison de Tintin
au Pays des Soviets. De plus, on note qu’Hergé maitrise nettement plus son
style et que les dessins sont nettement plus aboutis.
-
Bien évidement, avec cet album, il faut savoir se remettre dans le contexte de
l’époque qui était bien différent du notre. Bref, je pense qu’une petite notice
explicative, de nos jours, ne serait pas inutile.
Points Négatifs :
-
Bon, même s’il faut savoir remettre les choses dans son contexte, il faut tout
de même reconnaitre que la lecture de ce Tintin au Congo nous
laisse un certain malaise : entre la vision des africains qu’avait Hergé à
l’époque, la manière dont ils étaient dessinés, son avis sur l’importance de la
mission civilisatrice des européens ou les animaux qui étaient juste bons à se
faire chasser sans la moindre vergogne, force est de constater que moult
raisons font que l’on n’apprécie guère cet album. Après, pas au point de
l’interdire car je pense que ce serait de la censure.
-
Je peux parfaitement comprendre, au vu de tout ce que je viens de souligner,
que de nombreuses personnes détestent cet album.
- Tintin
au Congo est un des tous premiers albums, du coup, en comparaison de
ce qu’Hergé fera par la suite, il faut reconnaitre que, qualitativement
parlant, il est à des années lumières des meilleurs albums de la saga. Trop
naïf, bourré de gags parfois discutables, nous sommes loin des chefs d’œuvres à
venir…
Ma note : 5/10
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