L’Escadron Suprême
L’Escadron
Suprême
Sur
la terre 712, règnent des super héros réunis sous le nom de l’Escadron Suprême
(copie non-officielle de la Justice Ligue of America) avec à sa tête Hypérion,
extraterrestre quasi indestructible. Au début de ce recueil appelé Le programme
Utopie, la Terre est en ruine après avoir été sous le joug même de l’Escadron
Suprême, milice super héroïque au service du président des Etats-Unis Richmond
(alias Nighthawk) devenu dictateur du monde entier. Ce qu’ignorent les
habitants de la terre, c’est que Richmond et l’escadron étaient manipulés par
Overmind, un super vilain ayant le pouvoir de contrôler les esprits de chacun.
Ce dernier désormais battu, l’escadron doit regagner la confiance du peuple
sans leur révéler la vérité, difficilement crédible. Ils décident alors de
créer une utopie pour imposer la paix, éradiquer la pauvreté et aussi toute violence
en créant une machine qui permet de laver le cerveau et d’annihiler toute
mauvaise pensée à chaque délinquant. Mais ce programme ne plait pas à certains
super héros comme Nighthawk qui ne voit dans ce programme qu’une nouvelle
dictature et décide de faire sécession et continuer la lutte clandestinement.
L'Escadron
Suprême
Scénario : Mark Gruenwald
Dessins
: Bob Hall, Paul Ryan, John Buscema, Paul Neary
Encrage : John
Beatty, Sam De La Rosa, Keith Williams, Jackson Guice
Couleurs : Christie
Scheele, Mark Philips, Bob Sharen, Michael Higgins, Paul Becton
Couverture : Alex
Ross
Genre : Super-Héros
Editeur
: Marvel Comics
Titre
en vo : Squadron Supreme
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 10
mai 2011
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Panini Comics
Date
de parution : 12 janvier 2022
Nombre
de pages : 448
Liste des
épisodes
Squadron
Supreme 1-12
Captain
America 314
Squadron
Supreme – Death of A Universe
Mon
avis : C’était probablement une des sagas
de chez Marvel, pour ne pas dire, dans un sens plus large, du petit
monde des comics, que je n’avais jamais lu et qui était sur mes tablettes
depuis bien longtemps. Cette œuvre, vous l’avez compris, c’est L'Escadron
Suprême, une mini-série de douze numéros qui, en cette lointaine année
1985, marqua les esprits des amateurs du genre en raison de sa vision un poil
plus adulte du monde des super-héros, particulièrement lorsque l’on se remet
dans le contexte de l’époque. De plus, depuis quelques décennies, L'Escadron
Suprême, est souvent loué pour son scénario innovant et original, au point
même que certains l’aient comparé aux célébrissime Watchmen d’Alan
Moore, paru une année plus tard, un peu comme si, finalement, la saga de Mark
Gruenwald était le précurseur du chef d’œuvre à venir. Est-ce vraiment le
cas ? L’Escadron Suprême tient-il véritablement la
comparaison avec Watchmen ? En fait, comme c’est souvent le
cas, les choses sont nettement plus compliquées… En effet, avec ses
protagonistes qui sont de véritables copies conformes de la célèbre JLA de
chez DC, personnages inventées comme une boutade une décennie plus
tôt et dont Marvel ne savait que faire, Mark Gruenwald, plutôt
audacieux sur ce coup là, nous a tout de même pondu une mini-série qui mérite
que l’on s’y attarde. Ainsi, en nous présentant un synopsis qui nous montrerait
ce que pourraient véritablement faire des super-héros s’ils se décidaient à
régler tous les problèmes du monde, le scénariste à vu juste, ce, quelques
années avant tout le monde : ainsi, cette idée qui pourrait sembler évidente
de prime abord et comme allant de soit, apparait rapidement comme bancale si
ces mêmes héros, ces êtres possédant des pouvoirs qui les placent au dessus du
commun des mortels, ne prennent pas le pouvoir. C’est donc, fatalement, ce que
font les membres de l’Escadron Suprême, ce qui, d’entrée de jeu, entraine les
premières dissensions au sein du groupe… Et, dans les grandes lignes, toute la
suite de la mini-série sera dans la même veine. Et donc, petit à petit, de
nouvelles lois sont imposées au sein de la population et si les premières sont
plutôt bien accueillit – secours aux réfugiés, distribution de vivres – assez
rapidement, nos héros rencontrent quelques difficultés lorsqu’ils souhaitent
régler la problématique des armes, du crime ou de la guerre. Scénaristiquement,
il faut le reconnaitre, c’est plutôt pas mal et Mark Gruenwald, donc, nous
propose une intrigue, avant Watchmen, avant The Boys,
qui démontre fort logiquement que si les héros nous gardent, qui les gardent
eux, et que, fatalement, imposer une utopie au monde entier, cela revient à
établir, de fait, une dictature, ce, quelque soient les bonnes volontés du
départ… Du coup, c’est là où L’Escadron Suprême gagne ses
lettres de noblesse, c’est un fait, cependant, tout n’est pas parfait, loin de
là, et c’est également ici que l’on comprend que comparer cette mini-série
à Watchmen, c’est aller un peu trop rapidement en besogne ! En
effet, là où Alan Moore nous avait véritablement proposé un chef d’œuvre
absolu, d’une pertinence rare et qui n’a rien perdu de sa force presque quatre
décennies plus tard, Mark Gruenwald, lui, nous à pondu une mini-série qui,
certes, possède des qualités, mais qui apparait comme étant terriblement
datée : ainsi, comment ne pas reconnaitre les défauts de l’époque qui transparaissent,
pages après pages, dans cette saga !? Limitation scénaristique lié a un
format feuilletonesque d’un autre temps, personnages qui discutent entre eux
lorsqu’ils se battent ou qui se sentent obligés de raconter ce qu’ils font à
chaque instant, place des femmes dont le seul rôle semble être celui d’épouses,
de mères ou d’amantes, sans oublier, naturellement, un des plus gros défauts de
l’époque, c’est-à-dire, le fait que, alors que l’Escadron Suprême est censé
régler les problèmes du monde entier, assez rapidement, on se rend compte
qu’ils ne gèrent que les Etats-Unis eux même et que, les thématiques abordées
ne concernent que les américains – droits civiques, droit de porter une arme,
etc. Ajoutons à cela une partie graphique loin d’être enthousiasmante et qui
apparait, elle aussi, terriblement datée et sans génie et vous comprendrez que
les défauts de cette mini-série sont nettement plus nombreux que prévus… Du
coup, presque quatre décennies plus tard, peut-on encore qualifier L’Escadron
Suprême comme étant un chef d’œuvre ? Incontestablement, non et,
d’ailleurs, je pense ne pas me tromper en affirmant que, même à l’époque, cela
n’était pas le cas ? Alors, peut-on le qualifier d’incontournable ?
En toute sincérité, même pas ! Disons juste que cela reste une mini-série
intéressante, plutôt pertinente dans son propos mais qui est à remettre dans le
contexte de son époque, quelque chose qui mérite le détour pour les fans du
genre, c’est un fait, mais qui est loin d’être véritablement indispensable…
Points
Positifs :
- Un
postulat de départ plutôt intéressant et qui était, il faut le reconnaitre, une
véritable nouveauté pour l’époque : qu’arriverait-il dont si les
super-héros se décidaient à véritablement régler les problèmes du monde
entier ? Bien entendu, de par leurs pouvoirs, ils y arriveraient,
cependant, pour arriver à cette utopie, ils seraient forcer d’établir une
dictature !
-
Malgré ses défauts, il faut tout de même reconnaitre que L’Escadron
Suprême est une bonne mini-série qui, en plus de nous livrer la
meilleure formation de cette équipe méconnue, nous propose un scénario plutôt
novateur, pertinent et qui mérite le détour.
-
Le tour de force de Mark Gruenwald qui réussit le pari de rendre intéressante
une équipe qui n’est que la copie conforme de la JLA et dont
les membres sont loin d’être de simples coquilles vides…
-
Peut-on aller à l’encontre des libertés individuelles afin d’établir une
utopie ? Voilà une question plutôt pertinente !
-
Moi qui aime bien les morts dans les comics, on va dire que suis servis !
-
Une belle couverture du grand Alex Ross.
Points
Négatifs :
- Une
mini-série intéressante, loin d’être désagréable, mais qui ne peut absolument
pas tenir la comparaison avec un véritable chef d’œuvre comme Watchmen.
-
Il est évident que L’Escadron Suprême est une œuvre qui
apparait comme étant terriblement daté et qui possède tous les défauts de son
époque : format feuilletonesque imposé qui nuit au scénario, sous
intrigues développées et qui sont abandonnées en court de route, protagonistes
qui ne peuvent pas s’empêcher de raconter tous ce qu’ils font et qui se lancent
dans de longs monologues tout en se battant, etc.
-
La place des personnages féminins est loin d’être enviable et apparait, elle
aussi, comme étant terriblement datée : épouses, mères, amantes… mouais,
je veux bien qu’il ne faut pas juger les époques avec une vision moderne, mais
bon, tout de même…
-
Une vision centrée sur les problèmes des Etats-Unis alors que les membres de
l’Escadron Suprême sont censés s’occuper du monde entier.
-
Je comprends que l’épisode de Captain America est utile pour le déroulement du
scénario, mais bon, qu’est-ce qu’il nul ! Qui plus est, il donne une
vision pour le moins détestable des Avengers qui refusent de s’engager dans des
problèmes qui ne sont pas les leurs…
-
Graphiquement, il n’y a pas de quoi s’emballer et les divers artistes qui se
succèdent ne livrent pas une prestation franchement éblouissante. Bref, cela
reste correct mais terriblement daté et sans charme.
Ma
note : 7,5/10
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