La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires – Century
Dans
les arcanes du British Muséum, en 1910, Thomas Carnacki, détective spécialiste
de l’étrange, est assailli par des cauchemars et des visions mêlant ésotérisme
et apocalypse. Il y est question « d’un enfant de lune »,
mystérieux objet susceptible de faire plonger le monde dans l’âge des ténèbres.
Réveillé en sursaut, les autres membres de la Ligue des Gentlemen
Extraordinaires le rejoignent : Mina Murray, Quatermain junior, A.J. Raffles,
et Orlando. Ces rêves prémonitoires inquiètent la fine équipe remobilisée à
l’occasion par Miss Murray. Les services secrets anglais, en la personne de
Mycroft Holmes, confient une nouvelle mission à la ligue : retrouver le gourou
de la secte occulte dont à rêvé Carnacki, et l’empêcher de mettre en œuvre son
plan diabolique : anéantir l’humanité…
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires – Century
Scénario : Alan Moore
Dessins
: Kevin O'Neill
Encrage : Kevin
O'Neill
Couleurs : Ben
Dimagmaliw
Couverture : Kevin
O'Neill
Genre : Super-héros,
Fantastique, Etrange
Editeur
: DC Comics
Titre en vo
: The League of
Extraordinary Gentlemen – Century
Pays
d’origine : Angleterre, Etats-Unis
Parution
: 10
juillet 2010
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Delcourt
Date
de parution : 24 novembre 2021
Nombre
de pages : 256
Liste des épisodes
The League of
Extraordinary Gentlemen – Century 1910
The League of
Extraordinary Gentlemen – Century 1969
The League of
Extraordinary Gentlemen – Century 2009
Mon
avis : Il est bien entendu inutile de
présenter Alan Moore, génial et loufoque scénariste britannique qui, en son
temps, a créer des œuvres aussi marquantes que Watchmen ou La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires, et, justement, c’est cette seconde
qui nous préoccupe aujourd’hui puisque, après avoir lu Le
Dossier Noir, suite de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires,
j’aborde aujourd’hui un autre volet de cette saga, Century,
mini-série en trois parties, chacune s’intéressant a une période donnée des
aventures de la Ligue… Regroupé ici dans un seul et unique album, les trois
volets de Century, 1910, 1969 et 2009 sont, sans
grande surprise, il faut le reconnaitre, parfaitement dans la lignée de leurs prédécesseurs
depuis les débuts de La Ligue des
Gentlemen Extraordinaires et, dans un sens plus large, dans celle des
créations du sieur Alan Moore. Ainsi, dans cet album, on retrouve, sur trois
époques différentes, la suite des aventures des membres de la Ligue qui ont
affaire à une secte occulte dont le but est de faire naitre ni plus ni moins
que l’Antéchrist en personne, et, ma foi, force est de constater que c’est
toujours aussi efficace ! Naturellement, le lecteur qui aura lu et
apprécier le premier volet de la Ligue
sera en terrain familier puisqu’on y retrouve certaines figures connues ou, du
moins, plus ou moins en rapport avec ceux-ci : Mina, Alain Quatermain Jr,
un Nemo vieillissant, la fille de ce dernier – qui, pour la petite histoire,
aura droit, elle aussi, à sa propre trilogie par la suite dans un certain Nemo – ainsi que quelques nouveaux
protagonistes dont le plus important est, bien entendu, Orlando, curieuse
créature immortelle à la fois homme, à la fois femme et qui, après avoir
traversé les siècles, est désormais le nouveau membre d’une Ligue bien
différente de celle du premier volet – seuls restent Mina et Alain Quatermain
Jr. Naturellement, les figures marquantes de la Ligue originale manquent un peu
mais, fort heureusement, le talent et la folie d’Alan Moore, toujours aussi
génial, toujours aussi loufoque, font passer la pilule et l’on adhère
facilement à cette traversée du vingtième siècle qui nous nous propose un
scénario bourré de bonnes idées et de multiples références culturelles – comme il
est de coutume avec Moore – et qui, de ce début de vingtième siècle où la fille
de Nemo fait parler d’elle pour la toute première fois au début du
vingt-et-unième où nos héros ont affaire à un Antéchrist qui ressemble
fortement à Harry Potter en passant par les années 60 et un groupe qui nous rappelle
les Rolling Stones, le lecteur va, une fois de plus, en prendre plein les yeux –
naturellement, Kevin O'Neill est aux dessins – mais aussi et surtout, être
captiver comme jamais par un récit hors-norme qui permet, de la plus belle des
manière, de prolonger l’existence de cette équipe décidément, pas comme les
autres !
Points
Positifs :
- Le
plaisir de replonger une fois de plus dans l’univers original de ce qui est l’une
des œuvres les plus cultes du génialissime Alan Moore. Du coup, on se plait à
retrouver certains personnages, apprendre ce qu’il est advenu des absents,
l’évolution du monde depuis la fin du premier album, ainsi que, bien évidement,
la curiosité de la découverte des nouvelles figures.
-
Un scénario toujours aussi complexe mais génial ! Ainsi, au fil des décennies,
nos héros vont avoir affaire à une secte occulte et un sorcier qui change de
corps comme de chemise et dont le but et de faire naitre l’Antéchrist. Mais ceci
n’est que le fil rouge principal auquel s’ajoute tout un tas de sous-intrigues
tout aussi captivantes.
-
Alan Moore se plait une fois de plus à user de moult références à la culture
historique ou populaire du XXème siècle. Ainsi, tout au long des trois parties
de Century, on retrouve, pèle mêle,
des références au mouvement occultiste, a l’âge d’or des super-héros, aux
Rolling Stones – d’ailleurs, la façon dont Alan Moore parodie ceux-ci et plus
particulièrement Mick Jagger est un vrai régal – le concert hommage à Brian
Jones à Hyde Park, Dr Who, James Bond – et pourquoi ce dernier
change d’identité au fil des ans, fallait y penser – mais aussi Harry Potter, Mary Poppins, sans oublier, l’hommage à L'Opéra de quat'sous…
-
La mise en avant d’Orlando, nouveau membre de la Ligue et qui est un
protagoniste loufoque mais franchement réussi.
-
L’importance prise par la fille de Nemo dont on suit l’évolution en filigrane
du scénario principal et qui aura droit, par la suite, à sa propre trilogie.
-
Moore aura fait baver son trio de héros – Mina, Orlando et Quatermain – et,
mine de rien, jamais ces derniers n’auront été autant au trente-sixième
dessous, cependant, du coup, ils n’ont jamais été aussi attachants, humains…
-
Un petit brulot d’un auteur désabusé sur notre époque actuelle, la société du
spectacle et la pauvreté flagrante de sa culture.
-
Pour ce qui est de la partie graphique, on reste en terrain familier avec un
Kevin O'Neill égal a lui-même.
Points Négatifs :
-
Le problème avec une œuvre comme Century ou, dans un sens plus
large, une œuvre de Moore en général, c’est que vu la complexité de la chose,
sa folie, on adhère ou pas : ici, pas de demi-mesure et certains fuiront
le plus loin possible ce qu’ils estimeront être un truc incompréhensible et
cérébral du genre des trucs qui passent sur Arte…
-
Un casting moins sexy que le précédent : il faut dire qu’il était
difficile de remplacer des têtes d’affiches comme Némo, Quatermain (quoi que),
l’Homme Invisible ou Mr Hyde.
-
Seul Alan Moore pouvait s’inspirer de L'Opéra de quat'sous dans
l’une de ses œuvres, c’est une bonne idée, par contre, ce n’est pas évidant a
la lecture par moments.
-
Les fans d’Harry Potter n’auront pas aimé que Moore s’en prenne à
leur icone sacrée.
Ma note : 8,5/10
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