Grâce à Dieu
Grâce
à Dieu
Alexandre
Guérin habite la région lyonnaise. Cadre bancaire épanoui d'une quarantaine
d'années, époux d'une femme aimante et père de cinq enfants, c'est un
catholique pratiquant, tout comme sa famille. Un jour, après une conversation
avec un camarade jadis scout comme lui, il se rappelle les abus sexuels dont,
enfant, il a été victime de la part d'un prêtre catholique pédophile, le père
Bernard Preynat. Les faits sont prescrits. Mais, assailli de souvenirs
douloureux, Alexandre décide d'entreprendre une enquête. Il entre en contact
avec la psychologue de l'archevêché, Régine Maire. Par son entremise, il
obtient un rendez-vous avec le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.
Il découvre alors que malgré l'alerte de plusieurs parents, l'Église a étouffé
l'affaire. Régine Maire organise une brève confrontation entre Alexandre et le
père Preynat, qui se conclut par une prière commune quasi surréaliste. Malgré
les nombreux courriers électroniques d'Alexandre, les autorités ecclésiastiques
tergiversent et se défaussent. Pire, lors d'une messe, Alexandre constate que
le père Preynat, maintenu en fonctions, se trouve toujours au contact
d'enfants.
Grâce à Dieu
Réalisation : François
Ozon
Scénario : François
Ozon
Musique : Evgueni
Galperine, Sacha Galperine
Production : Mandarin
Cinéma, FOZ et Scope Pictures
Genre : Drame
Titre
en vo : Grâce à Dieu
Pays
d'origine : France, Belgique
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 20 février 2019
Durée : 137
mn
Casting :
Melvil
Poupaud : Alexandre Guérin
Denis
Ménochet : François
Debord
Swann
Arlaud : Emmanuel Thomassin
Éric
Caravaca : Gilles Perret
Bernard
Verley : le père Bernard Preynat
François
Marthouret : le cardinal
Philippe Barbarin
Martine
Erhel : Régine Maire
Josiane
Balasko : Irène, la mère d'Emmanuel
Hélène
Vincent : Odile Debord, la mère de
François
François
Chattot : Pierre Debord, le père de
François
Frédéric
Pierrot : le capitaine Courteau
Aurélia
Petit : Marie Guérin, la femme
d'Alexandre
Julie
Duclos : Aline Debord, la femme de François
Jeanne
Rosa : Dominique Perret, la femme
de Gilles
Amélie
Daure : Jennifer, la femme
d'Emmanuel
Pierre
Lottin : Didier
Fejria
Deliba : l'avocate de François
Nicolas
Bridet : Olivier Itaque
Max
Libert : Gauthier Guérin, le fils
d’Alexandre et Marie
Nicolas
Bauwens : Victor Guérin, le fils
d’Alexandre et Marie
Baya
Rehaz : l'avocate d'Emmanuel
Stéphane
Brel : Louis Debord, le frère de
François
Pauline
Ziade : Sylvie Debord
Martine
Schambacher : Suzanne Cremer
Serge
Flamenbaum : Maxime Frillon
Christian
Sinniger : le père
d'Emmanuel
Damien
Jouillerot : Étienne, le
boulanger
Xavier
de Guillebon : Fred
Mon
avis : Traiter de la problématique de la
pédophilie au sein de l’Eglise Catholique pourrait être, finalement, chose
plutôt aisée. Il faut dire que, sans nier les ravages causées aux très
nombreuses victimes de ces prêtres qui ont tendance à aimer un peu trop les jeunes
garçons, certains pourraient estimer qu’il est toujours facile de taper sur les
mêmes, surtout de nos jours, pourtant, lorsque le sujet est traiter de fort
belle manière, lorsque l’on met de coté l’anticléricalisme auquel on pouvait
s’attendre de la part d’un film français et que, en plus, on a affaire à une
œuvre bien plus intéressante qu’on pourrait le penser de prime abord, on ne
peut que s’incliner devant ce Grâce à
Dieu du sieur François Ozon… Abordant avec justesse et au plus près de la
réalité de la tristement affaire Bernard Preynat et Philippe Barbarin – le
premier étant un pédophile notoire qui commis ses méfaits pendant plus de vingt
ans tandis que le second, sommité du monde catholique et de la ville de Lyon,
étant soupçonné de l’avoir couvert – François Ozon livre donc ici un film bien
plus malin et touchant qu’on pourrait l’escompter : malin parce que ce
long métrage traite habilement du parcours des victimes et de l’affaire,
celle-ci prenant de plus en plus d’importance au fil du temps, touchant
puisque, ce qui est mis au cœur du problème, c’est davantage le ressentit des
victimes elles mêmes. Ainsi, en mettant en avant le parcours de trois d’entre
elles, le réalisateur éveille l’intérêt du spectateur qui peut à la fois être touché
par le sort de celles-ci mais, également, découvrir différentes personnalités,
indéniablement touchées par les actes commis par le prêtre lorsqu’elles étaient
jeunes, mais au parcours de vie différent. Du coup, davantage qu’un simple et
énième pamphlet envers l’Eglise qui, pourtant, n’est guère épargnée ici, Grâce à Dieu s’avère être un film plus
intéressant et qui, ma foi, mérite largement le détour, ce, que l’on soit
sensible au sujet ou non…
Points
Positifs :
-
Un long métrage franchement intéressant et qui brille particulièrement par sa
mise en avant du sort des victimes de ce prêtre pédophile. Ainsi, en mettant en
avant trois protagonistes, les uns après les autres, aux parcours de vie
différents, François Ozon nous livre une œuvre bien plus aboutie qu’un simple
pamphlet anticatholique.
-
Un excellent rappel de ce qui fut l’une des plus importantes affaires de
pédophilie au sein de l’Eglise française, celle dite Bernard Preynat et
Philippe Barbarin, et qui, pour rappel, fit énormément parler d’elle il y a
quelques années.
-
Pour ce qui est du casting, il n’y a rien à redire, celui-ci est plutôt bon.
Petite mention à Melvil Poupaud tout simplement parfait en père de famille
catho.
-
La critique de l’Eglise Catholique est naturellement mise en avant mais sans
tomber dans l’anticléricalisme de bas étage, ce qui est une bonne chose selon
moi.
Points
Négatifs :
-
Un rythme particulier qui risque de ne pas plaire à tout le monde – il faut
dire que Grâce à Dieu n’est pas une
œuvre grand public, loin de là…
-
Il est fort probable que certains trouvent que François Ozon ne va pas assez
loin dans sa critique de l’Eglise et qu’il se montre un peu trop complaisant.
Mais bon, comment voulez vous que réagisse autrement les fans de Mélenchon et
autres ayatollahs de l’extrême gauche ?!
Ma
note : 7,5/10
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