La
Belle Époque
Ancien
dessinateur, Victor est aujourd'hui un sexagénaire désabusé. Son mariage avec
Marianne bat de l'aile et il est désintéressé et dépassé par ce monde moderne
trop technologique. Pour lui remonter le moral, son fils Maxime lui paie une
soirée organisée par la société de son ami Antoine, Les Voyageurs du Temps. Cette société propose à ses clients de
revivre l'époque de leur choix, en mélangeant artifices théâtraux et
reconstitution historique. Certains clients, fortunés, choisissent ainsi de
passer une soirée avec William Faulkner, Adolf Hitler ou avec des aristocrates
au XVIIe siècle. D'abord réticent, Victor accepte quand Marianne le met à la
porte. Il opte alors pour replonger dans la semaine la plus marquante de sa
vie, celle où il rencontra le grand amour, quarante ans auparavant, le 16 mai
1974, dans le café La Belle Époque à
Lyon. Dans cette mise en scène, Marianne est incarnée par Margot, une
comédienne qui vit une relation compliquée et tumultueuse avec Antoine. Ce
dernier, ancien scénariste, est très pointilleux et ne supporte aucune
approximation de la part de ses collaborateurs. Peu à peu, Victor va se prêter
au jeu, jusqu'à se perdre dans ces souvenirs reconstitués.
La Belle Époque
Réalisation : Nicolas
Bedos
Scénario : Nicolas
Bedos
Musique : Nicolas
Bedos, Anne-Sophie Versnaeyen
Production : Les
Films du kiosque, Orange studio, Pathé Films et France 2 Cinéma
Genre : Comédie
dramatique
Titre
en vo : La Belle Époque
Pays
d'origine : France
Langue
d'origine : français, anglais, allemand
Date
de sortie : 06 novembre 2019
Durée : 110
mn
Casting :
Daniel
Auteuil : Victor
Guillaume
Canet : Antoine
Doria
Tillier : Margot
Fanny
Ardant : Marianne
Pierre
Arditi : Pierre
Denis
Podalydès : François
Michaël
Cohen : Maxime
Jeanne
Arènes : Amélie
Bertrand
Poncet : Adrien
Lizzie
Brocheré : Gisèle
Thomas
Scimeca : Freddy
Loïc
Lacoua : Ludo
Bruno
Raffaelli : Maurice
Christiane
Millet : Sylvie / Josiane
Tobias
Licht : le général allemand
Frédéric
Sandeau : Jean-Claude
François
Vincentelli : Lionel
Urbain
Cancelier : Villemain
Claude
Aufaure : le père de Pierre
Élisabeth
Vitali : la baronne
Éric
Frey : Napoléon III
Pierre
Forest : le réceptionniste de
l'hôtel
Emmanuel
Ménard : l'homme habillé en Adolf
Hitler
Fabien
Cahen : le guitariste
Mon
avis : Ah, la famille Bedos, tout un
programme à mes yeux ! En effet, si j’ai, depuis ma jeunesse, éprouver une
certaine détestation envers le père, grand gauchiste donneur de leçons devant
l’éternel et pas drôle pour un sou, je dois reconnaitre que, depuis quelques
années, je me suis davantage intéresser au fils, Nicolas, ce, alors que, en
temps normal, je ne suis pas un grand fan des fils et filles de… Il faut dire
que, si l’on met de coté la personnalité de Bedos Fils, qui ne nous préoccupe
pas ici, force est de constater que sa carrière derrière la caméra est, selon
moi, plutôt intéressante : ainsi, entre OSS 117 – Alerte Rouge en Afrique
Noire, troisième volet d’une saga culte qu’il est inutile
de présenter et le très bon Mascarade,
Nicolas Bedos a sut me conquérir par le biais d’une touche cinématographique
toute personnelle qui, accessoirement, à le don d’irriter la bien-pensance
actuelle – ce qui n’est pas pour me déplaire. Du coup, connaissant désormais
plutôt bien le personnage, je me suis dit que La Belle Époque, long métrage datant de 2019 et dont j’avais
entendu le plus grand bien, méritait que je m’y intéresse… Il faut dire que le
postulat de départ avait de quoi éveiller ma curiosité avec cette idée où des
gens fortunés – car le cout de l’expérience n’est pas donné à tout le monde –
avaient la possibilité, par la biais d’une société de spectacle, de vivre ou de
revivre de grandes scènes du passé, que cela soit en côtoyant des personnages
historiques – Napoléon III, Hitler, Hemingway – ou, tout simplement, une date
de leur propre passé qui leur tenait particulièrement à cœur, retrouvant alors,
par ce procédé, leur propre jeunesse, des amours perdus, etc. Une idée
intéressante, donc, et qui fonctionne à merveille dans ce film qui est servis
par une belle flopée d’acteurs et d’actrices – Daniel Auteuil, Guillaume Canet,
Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi et Denis Podalydès – mais qui,
surtout, nous offre une magnifique reconstitution d’époque – on se croirait
franchement revenu dans les années 70 – tandis que le protagoniste principal,
interprété par un Daniel Auteuil terriblement touchant, replonge avec plaisir,
en s’émerveillant, dans ce passé fantasmé. Naturellement, un film comme La Belle Époque ne peut que nous
toucher : en effet, ici, comment ne pas s’identifier au personnage
principal, comment ne pas éprouver, comme lui, une certaine nostalgie pour ce passé
doré où tout était fatalement magnifié en comparaison du temps qui passe et qui
balaye tout, en commençant par l’amour !? Fatalement, c’est a un beau
voyage dans le propre passé de chaque spectateur que nous invite Nicolas Bedos,
un voyage où chacun d’entre nous aura sa propre époque préférée, une époque,
une date qu’il souhaiterait revivre, encore et encore, au point même de s’y
perdre comme Daniel Auteuil au bout d’un moment ? Oui, probablement, mais
qu’importe… Bref, vous l’avez compris, j’ai été franchement conquis par La Belle Époque qui est, de mon point de
vu, la plus belle réalisation du sieur Bedos fils, un film qui m’aura donc
plutôt touché et que je ne suis pas prêt d’oublier, regrettant, quelque part,
que moi aussi, je ne puisse voyager, ne serais-ce qu’un instant, dans ce passé
fantasmé emprunt de nostalgie…
Points
Positifs :
-
Un très beau film qui met l’accent sur le temps qui passe, inexorablement, et
sur la nostalgie d’un passé révolu et fantasmé. Chapeau bas à Nicolas Bedos
pour cette belle réussite qui en aura touché plus d’un !
-
La Belle Époque est une œuvre qui
touchera fatalement tous les spectateurs suffisamment agés pour se souvenir,
chacun, de ce bon vieux temps… Après tout, qui ne souhaiterait pas revivre
certaines scènes de son propre passé ?!
-
Pour ce qui est de Daniel Auteuil, cela faisait belle lurette que je ne le
voyais plus dans un aussi bon rôle et il est évidant qu’il marque grandement
les esprits avec cette interprétation que le peu qualifié sans peine de
touchante.
-
Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi et Denis
Podalydès, voilà un casting que l’on peut qualifier sans peine de cinq
étoiles !
-
Une reconstitution parfaite de ces fameuses années 70…
-
La confirmation que Nicolas Bedos est un excellent réalisateur.
Points Négatifs :
-
A moins d’être totalement allergique au cinéma français, je ne vois pas ce que
l’on peut trouver à ce film qui frôle, dans l’ensemble, avec l’excellence.
-
Comme je l’ai déjà souligné dans pas mal de critiques, si vous êtes un
indécrottable bobo parisien fidèle lecteur de Libération, du Monde ou
de L’Humanité – oui, il y en a encore quelques uns – vous
n’apprécierez guère ce film qui glorifie, quelque part, ce bon vieux temps
décrié, surtout qu’il est l’œuvre de Nicolas Bedos qui, il faut le reconnaitre,
n’a pas vraiment bonne presse au sein de l’intelligentsia parisienne…
Ma note : 8/10
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