Kingdom
Come
Les
super héros ont, durant de nombreuses années, protégé le monde. Le temps
passant, certains justiciers choisirent de laisser la jeune garde prendre le
relais. Superman est un de ceux qui a souhaité retourner à une vie paisible,
celle d'agriculteur. Cependant, les nouveaux super héros ne se comportent plus
de la même façon. Ils ont la main lourde et n'hésitent pas à recourir à la
violence. Diana, l'ancienne Wonder Woman, rend visite à Clark Kent, Superman,
et lui évoque cette nouvelle situation. Pour elle, la justice disparaît sous la
violence. L'ancien protecteur de Metropolis sort alors de sa retraite et
demande à ses anciens partenaires, membres de la Ligue de Justice de le
rejoindre. Flash, Hawkman et Green Lantern sont les premiers à répondre favorablement.
Superman se heurte au refus de Batman, qui dirige à présent Gotham. Qui plus
est, Lex Luthor œuvre en sous main pour s'entourer de puissants partenaires...
Kingdom Come
Scénario : Mark Waid
Dessins
: Alex Ross
Encrage : Alex Ross
Couleurs : Alex Ross
Couverture : Alex Ross
Genre : Super-Héros
Editeur
: DC
Titre en vo
: Kingdom Come
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: Mai
1996 – Août 1996
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 08 juin 2012
Nombre
de pages : 330
Liste des épisodes
Kingdom Come 1-4
Mon
avis : Si, bien évidement, des
personnages aussi iconiques que Superman, Batman ou Wonder Woman m’étaient
connu depuis mon plus jeune âge, ma toute première entrée en matière avec
l’univers DC se fit, il y a bien longtemps, avec la parution,
en France, de Kingdom Come. Il faut remonter, il me semble car je
peux me tromper, à 1997, j’étais alors bien plus jeune, plus mince et j’avais
alors nettement plus de cheveux, et, pour ce qui est des comics, j’étais alors,
depuis les années 80 en gros, un grand fan de Marvel et, plus
particulièrement, des X-Men. Bien
entendu, le peu de matériel DC produit dans nos vertes
contrées n’avaient pas aidés ceux de ma génération pour pouvoir, véritablement,
connaitre et apprécier cet univers, cependant, si la plupart d’entre nous se
sont bien rattrapés par la suite, tandis que Marvel tombait
petit a petit dans une décrépitude oh combien navrante, je faisais donc mes
premiers pas avec DC par le biais de ce somptueux – et je pèse
mes mots – Kingdom Come. Il faut dire que, ici, nous avons affaire
a ce que l’on peut qualifier sans problème de chef d’œuvre : voilà donc un
futur plus ou moins proche de l’univers DC tel qu’on le
connait – même si je ne le connaissait pas alors – avec ces protagonistes
familiers mais vieillis et tout un tas de nouvelles têtes, leurs progéniture
qui, en toute franchise, ont littéralement pervertit le symbole même de
l’héroïsme, leur seul but, finalement, étant de lutter sans fin contre leurs pairs,
histoire de passer le temps. Leurs glorieux ainés ? Pour la plupart, ils
sont au placard, a la retraite et les quelques rares qui mettent encore la main
à la pate, comme Batman, sont plus cyniques que jamais. Et dans ce monde sans
espoir qui souffre de ces individus possédant des superpouvoirs qui se prennent
pour des dieux, un jour, il y a le combat de trop, le drame de trop et une
catastrophe monumentale ravage une partie des Etats-Unis… Voilà donc le
postulat de départ de Kingdom Come et, ma foi, si celui-ci
vous a attiré, dites vous que le reste, scénarisé par un Mark Waid plus inspiré
que jamais et servi par les peintures d’un Alex Ross qui livra ici son premier
chef d’œuvre artistique, est encore meilleur et vous entrainera dans un récit
plein de bruit et de fureur, apocalyptique, rempli de trahisons, d’alliances
improbables, de hauts faits d’armes et qui, entre plusieurs citations de La
Bible, nous rappellera, a nous lecteurs de comics, ce qu’est,
véritablement, l’héroïsme ! Bien entendu, il faut se replonger dans le
contexte de l’époque pour mieux saisir l’importance de ce Kingdom Come :
dans les années 90, les héros étaient devenus plus violents, plus cyniques que
jamais et le public semblait ne plus vouloir que des antihéros qui n’hésitaient
plus à tuer leurs adversaires. Ainsi, des personnages comme Superman ne
pouvaient apparaitre que comme étant de vieux ringards d’un autre temps tandis
que, chez Marvel, un bourrin comme Cable – du coté des séries
mutantes qui tenaient alors la cote des ventes – était alors au summum de son
succès – justement, ici, Cable a droit a un véritable sosie, ce qui n’est pas
anodin, loin de là. C’est ainsi que Mark Waid et Alex Ross nous
proposèrent Kingdom Come et qu’ils nous prouvèrent, de la plus
belle des manières, que la violence seule ne peut pas être l’unique solution et
que l’héroïsme, le vrai, avec ses valeurs soit disant désuètes, est nécessaire.
Je ne vous en dis pas plus afin de ne pas dévoiler des pans de l’intrigue mais
une chose est sure, si vous n’avez jamais lu Kingdom Come,
n’hésitez pas une seule seconde, cette mini-série est, indéniablement, un des
meilleurs comics des années 90, quand aux autres, qui la connaissent déjà et se
sont fait leur opinion depuis longtemps, ils la relisent de temps en temps, le
plaisir étant toujours au rendez vous…
Points
Positifs :
-
Un des plus grands comics DC de l’histoire de la firme, tout
simplement, et, indéniablement, une des meilleures mini-séries des années 90.
Il faut dire que Kingdom Come est non seulement une œuvre qui
aura marqué bien des esprits en son temps, mais qui reste intemporelle et qui
est quasiment parfaite de bout en bout. Un pur chef d’œuvre !
-
Le travail artistique d’Alex Ross est, tout simplement, somptueux et est une
véritable révolution. Il faut dire que son style, proche de la peinture, est
magnifique et que l’artiste semble être né pour mettre en valeur les héros
iconiques de chez DC.
-
Une thématique qui pourrait paraitre simple mais qui n’en reste pas moins
excellente : dans un futur proche, alors que les descendants des
super-héros ne sont plus qu’une bande de petits cons prétentieux qui passent
leur temps à se battre entre eux sans se soucier des civils, que reste-t-il de
l’héroïsme à proprement parler, les vieux héros seront-ils capables de sortir
de leur retraite afin de sauver les meubles ?
- Kingdom
Come est une œuvre à remettre dans le contexte de son époque,
c’est-à-dire, les années 90, ultraviolentes, bourré d’antihéros qui
n’hésitaient plus a tuer et qui tiraient dans tous les sens sans se poser de
questions, ringardisant littéralement les vieilles gloires de DC.
Or, la grande force de cette mini-série, justement, c’est de prouver que
l’héroïsme soit disant vieillot a du bon…
-
Le relooking des super-héros est franchement réussi quand aux petits nouveaux,
fort nombreux d’ailleurs, ils marquent les esprits. Petite mention à Magog qui
est, tout naturellement, le sosie de Cable de chez Marvel, ce
dernier étant le symbole du héros des années 90.
-
Un des meilleurs Superman qu’il m’a été donné de lire dans un comics.
-
Les éditions Urban nous livrent, ici, l’édition ultime
de Kingdom Come avec tout un tas de croquis, d’interviews,
fort intéressants…
Points Négatifs :
-
Je regrette un peu que certains personnages majeurs de chez DC n’apparaissent
pas ou très peu, mais bon, c’est histoire de pinailler un peu, bien entendu.
-
Les fans absolus d’ultraviolence et d’antihéros bourrés d’épaulettes et de
flingues plus grand qu’eux passeront leur chemin…
Ma note : 9,5/10
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