Le
Cycle de Fondation – Fondation Foudroyée
Prévoyant
l'effondrement prochain de l'Empire galactique, le psychohistorien Hari Seldon
a jadis créé deux Fondations, l'une officielle, l'autre occulte, afin de
préserver la civilisation d'une interminable période de chaos. Pourtant, cinq
siècles après leur établissement, alors même que la Première Fondation n'a
jamais été aussi puissante, un nouveau protagoniste semble entrer en jeu,
œuvrant dans l'ombre à l'insu de tous. Peut-être tient-il entre ses mains le
devenir de l'humanité toute entière...
Le Cycle de Fondation – Fondation Foudroyée
Auteur
: Isaac
Asimov
Type
d'ouvrage : Science-Fiction
Première
Parution : 20 juin 1982
Edition
Française : 26 mars 2009
Titre en
vo : Foundation’s
Edge
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Jean
Bonnefoy
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 640
Mon
avis : Pendant bien des années, Le
Cycle de Fondation ne comportait que trois volumes : Isaac
Asimov se refusant, contre vents et marées et malgré les demandes incessantes
de ses fidèles lecteurs, à écrire une suite a son œuvre la plus connue –
avec Le Cycle des Robots, bien entendu – cependant, au tout début
des années 80, un peu contraint et forcé par son éditeur, l’auteur d’origine
russe, se décida finalement a reprendre le récit qui lors de sa création,
devait narrer la chute d’un Empire Galactique, et qui avait donner au final,
l’œuvre que l’on connaît… Bien évidement, lorsque l’on se trouve devant un
cycle dont une partie fut écrite dans les années 50 et l’autre trente ans plus
tard, la première chose que l’on s’attend à trouver, c’est un changement de style.
Cela, chacun en avait conscience et cela ne posait pas, a priori, aucun
problème majeur. Cependant, et là, c’était une autre paire de manches, Asimov
lui-même allait-il être, après tants d’années, aussi inspirer sur une série
devenue entretemps cultissime dans le monde entier ? Par comparaison,
qu’aurait-on pensée de Tolkien s’il avait un jour écrit une suite au Seigneur
des Anneaux ? Probablement, pas grand-chose de positif, il faut le
reconnaitre... Mais bon, inutile de tourner autour du pot plus longtemps ni de
faire des mystères : oui, malgré le temps écoulé entre le début de cycle et ce
quatrième tome, Fondation Foudroyée est une suite qui
s’intègre plutôt bien dans la saga et qui, par ailleurs, n’a pas forcement à
rougir de la comparaison avec ses glorieux ainés… Certes, ceux-ci conservent
une espèce d’aura de magnificence que, probablement, les deux derniers tomes
n’auront jamais, cependant, une fois de plus devrais-je ajouter, Asimov a
réussi à nous offrir, a nous pauvres lecteurs avides de ce cycle si
passionnant, un excellent roman qui brille a la fois par ses différences et ses
points communs avec le reste de l’œuvre. Mais… j’ai dit roman ? Oui, cette
fois-ci, ce n’est plus a un assemblage de nouvelles auquel l’on a droit mais à
un véritable roman, beaucoup plus long et dans la tradition des productions
plus modernes, ce qui n’est pas forcement ni illogique, ni une mauvaise idée.
Car Fondation Foudroyée fonctionne du feu de Dieu ! Certes,
les temps de personnages comme les premiers Maires ou des personnages ultra
charismatiques comme Bel Riose ou le Mulet sont plus que révolus, cependant,
Asimov, en complexifiant son œuvre, réussit le tour de force de nous faire
douter des trois premiers volumes de la saga dès les premières pages de ce
quatrième tome et ce, en utilisant deux protagonistes, l’un de la Fondation,
l’autre de la Seconde Fondation, qui, chacun de son coté, mettent en doute
l’existence même du Plan Seldon. Celui-ci ne serait-il qu’une imposture ? Le
lecteur, déstabilisé par ces doutes initiaux va alors, en compagnie d’un
parlementaire intuitif de la Fondation, d’un vieil érudit en quête de la
planète des origines, la Terre, d’un orateur exceptionnellement doué de la
Seconde Fondation accompagné d’une naïve paysanne de l’ancienne capitale
impériale, Trantor, en quête de vérité, le tout sous de sombres complots où
personne ne sait plus où commence la vérité et où finie le mensonge, et où l’on
nous parle de robots, où les deux Fondations jouent au chat et a la sourie pour
la mainmise de l’avenir que certains voudraient voir arriver plus vite que
prévue, tandis qu’une troisième force, apparemment, agirais dans l’ombre
mettant en péril le plan Seldon et les deux Fondations pour son propre profit…
Apparemment car, une fois de plus, entre fuyants et faux semblants, révélations
et explications qui se succèdent, la vérité se perd en conjonctures tandis que
les coups de théâtre et les traitrises se font jour, et ce, jusqu'à la dernière
page, entrainant le lecteur dans une folle sarabande au point de ne plus savoir
où en donner de la tête. Et tandis que toute cette quête s’oriente de plus en
plus vers la fameuse planète des origines, la Terre, voilà que l’on découvre
Gaïa et qu’une décision, une seule, de la part d’un seul homme, change l’avenir
de la Galaxie. J’ai particulièrement apprécié ce Fondation Foudroyée qui
d’ailleurs, porte bien son nom comme vous le verrez part vous mêmes. Dans un
style différent, Isaac Asimov a réussi son pari d’écrire une suite crédible à
son œuvre culte et à la rendre bien plus captivante qu’on aurait put l’espérer…
Certes, les trois premiers volumes conservent un petit je ne sais quoi qui font
qu’ils restent intournable, cependant, cette suite m’a suffisamment captivé et
tenu en haleine pour que je le hisse presque au même niveau que ceux-ci. De
plus, les coups de théâtre sont parfois tellement inattendus, surtout vers la
fin, et la quête de la Terre, si passionnante, que j’aurais pris un grand
plaisir à le lire et je ne saurais que trop vous le conseiller si vous avez lu
le début de la saga et que vous hésitiez encore sur l’intérêt de cette suite.
Points
Positifs :
- Le
pari oh combien risquer de la part d’Asimov, de donner une suite, trois
décennies plus tard, a son œuvre culte, Le Cycle de Fondation, fut
remporter haut la main alors que peut de personnes s’y attendaient. Il faut
dire que le résultat final de ce Fondation Foudroyée est, tout
simplement, magistral au vu de son contenu !
-
D’entrée de jeu, Isaac Asimov remet en cause le fameux Plan Seldon, ce qui a de
quoi déstabiliser les lecteurs, or, au vu des événements, l’idée fonctionne à
merveille.
-
Nous passons d’un assemblage de nouvelles a un véritable roman et, ma foi, cela
n’est nullement un défaut, bien au contraire : cela permet ainsi à
l’auteur de s’attarder sur ses protagonistes, de développer son intrigue et de
nous offrir une suite qui ne serait pas uniquement un copié/collé des trois
volumes originaux.
-
Un casting haut en couleur et qui, ma foi, n’a rien à envier aux figures les
plus marquantes des trois premiers volets de Fondation. Il faut
dire que Golan Trevize et Stor Gendibal sont charismatiques au possible et que Janov
Pelorat qui, en quelque sorte, serait un espèce d’avatar d’Asimov, est un
personnage très intéressant.
-
Le coté écologique qui ressort de ce roman et, accessoirement, l’idée de Gaïa
et de Galaxia est franchement excellente.
-
Le lien enfin établit entre les deux cycles majeurs d’Asimov, c’est-à-dire,
celui de Fondation et celui des Robots.
Points Négatifs :
- Peut-être
que les plus anciens lecteurs d’Asimov regretteront que l’auteur n’ai pas
proposé une suite qui aurait davantage été dans la lignée des trois premiers
volumes et nous aurait montré comment le Plan Seldon aurait aboutit a
l’émergence, 500 ans plus tard, de ce fameux Second Empire Galactique.
-
La première partie est peut-être un petit peu déstabilisante et on a un peu de
mal à rentrer immédiatement dans l’intrigue ; par contre, une fois que
c’est fait…
-
Un peu de mal, tout de même, à saisir l’importance de Golan Trevize : un
simple individu parmi des centaines de milliards ?!
Ma note : 9/10
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